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Les marchés financiers mondiaux reculaient fortement vendredi, les investisseurs se montrant inquiets pour le secteur bancaire après un signal d'alerte d'une banque régionale américaine.
Les trois indices de Wall Street ont perdu plus de 1,5% jeudi à cause des difficultés que rencontre la Silicon Valley Bank, établissement californien proche du secteur technologique.
Ces craintes ont gagné les places boursières européennes et asiatiques.
Paris chutait de 1,77%, Londres de 1,62%, Francfort de 1,68% et Milan 2,06% vers 08H40 GMT.
La Bourse de Tokyo a perdu 1,67%, Shanghai 1,40% et Hong Kong a dévissé de 3,04%, pénalisée par les résultats décevants a chuté du géant chinois du e-commerce JD.com.
SVB Financial Group a annoncé mercredi une augmentation de capital importante et la vente dans la précipitation d'actifs, ce qui lui a valu une perte estimée à 1,8 milliard de dollars.
SVB cherche ainsi à augmenter ses liquidités pour renforcer son bilan, fragilisé par des retraits de clients, eux-mêmes en difficulté par la hausse des taux d'intérêt.
Les craintes des investisseurs ont été renforcées par le fait que la maison mère d'une autre banque, Silvergate Bank, avait annoncé mercredi que l'établissement allait être mis en liquidation.
"Alors que la chute de Silvergate Capital était principalement liée aux cryptoactifs et n'a pas suscité d'inquiétudes pour le reste du secteur bancaire, le plongeon de SVB a alimenté les craintes que le reste des banques puisse également connaître des problèmes similaires", s'inquiète Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.
"Nous avons connu des taux zéro pendant plusieurs années et les banques ont fonctionné d'une certaine manière", commente Jens Nordvig, d'Exante Data and Market Reader. "Certaines banques vont rencontrer des difficultés face à un environnement totalement différent".
Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management, se veut cependant rassurant et explique que" le risque de contagion des petites aux grandes banques est faible" compte tenu de la réglementation actuelle.
Les titres de groupes bancaires chutaient sur diverses places boursières.
Société Générale reculait de 5,41% à Paris, Deutsche Bank de 8,23% à Francfort, Unicredit de 4,75% à Milan, Barclays de 5,48% à Londres vers 08H35 GMT.
A Tokyo, Mitsubishi UFJ Financial Group (-6,12%), et Nomura Holdings (-3,57%) ont été pénalisées.
A Hong Kong, Bank of China a cédé 1,35% et China Construction Bank 1,21%.
A l'inverse les actifs moins risqués étaient très recherchés. L'or a bondi jeudi, sur deux jours il affiche une progression de 1,10% à 1.833,31 dollars l'once.
Les taux obligataires, qui évoluent dans le sens inverse du prix des obligations, chutaient, également le signe d'une ruée des investisseurs vers les actifs refuges. Le taux d'intérêt de la dette allemande à 10 ans valait 2,49% contre 2,64% à la clôture de la veille. Les taux américains ont aussi décroché jeudi.
Le bitcoin chutait en revanche de plus de 7% depuis jeudi soir et repassait sous les 20.000 dollars pour la première fois depuis janvier.
L'emploi américain dans le viseur
Les investisseurs sont par ailleurs nerveux avant la publication du rapport sur l'emploi américain de février, dont les données seront scrutées par la Réserve fédérale américaine (Fed) et pourraient être décisives pour décider de l'ampleur de la prochaine hausse des taux de l'institution.
Ces chiffres "pourraient nous éclairer davantage sur la solidité de l'économie américaine", souligne Stephen Innes, analyste de SPI AM.
JD.Com déçoit
L'action JD.com a chuté de plus de 11% à Hong Kong après des résultats trimestriels légèrement inférieurs aux chiffres des analystes, en moyenne, qui indiquent une nette décélération de sa croissance.
Du côté des devises et du pétrole
Sur le marché des changes, le yen refluait face aux principales autres devises après le maintien de la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque du Japon (BoJ), à l'issue de la dernière réunion présidée par son gouverneur sortant Haruhiko Kuroda.
Il perdait 0,18% à 136,41 yen pour un dollar.
L'euro cédait 0,03% à 1,0578 dollar pour un euro.
Les cours du pétrole reculaient vers 08H30 GMT, le baril de WTI américain valait 74,90 dollars (-1,08%) et le baril de Brent de la mer du Nord (-0,92%) se négociait à 80,82 dollars.