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Les centrales syndicales CNE, ACV Puls, CSC Alimentation et Services et la CSC manifestent mardi leur opposition à l'ordonnance du tribunal de première instance néerlandophone de Bruxelles, visant à interdire les piquets de grève devant les magasins et les dépôts de Delhaize. Les organisations ouvriront mercredi, devant le tribunal de première instance de Bruxelles, un front juridique pour "défendre le droit de grève largement bafoué par Delhaize", annoncent-elles.
Le 31 mars 2023, le tribunal de première instance néerlandophone de Bruxelles a rendu une ordonnance, à la demande de Delhaize, interdisant les piquets de grève devant les magasins et les dépôts de l'enseigne au lion, entre le 1er et le 28 avril 2023. Nous avons "décidé de faire opposition de cette ordonnance", annoncent les organisations syndicales dans un communiqué.
"Delhaize a obtenu cette ordonnance en recourant à une procédure dite 'sur requête unilatérale'," jugée "contraire à la Charte sociale européenne par le Comité européen des droits sociaux en 2011", expliquent les syndicats. "Cette procédure exclut totalement les syndicats, qui n'ont même pas la possibilité de faire valoir les intérêts légitimes des travailleurs. Au-delà du caractère abusif de cette procédure, l'ordonnance rendue par le tribunal est jugée disproportionnée, tant sur la durée que sur le périmètre géographique couvert".
Cette ordonnance se situe "dans le prolongement des tentatives de casser le droit de grève et constituent une menace pour les travailleurs mais aussi pour les droits démocratiques", dénonce encore le camp syndical.
Une action syndicale aura lieu mercredi matin, devant le palais de justice de Bruxelles. Des délégués et responsables reviendront sur le caractère "inacceptable" et "antidémocratique", selon eux, des actions engagées par l'enseigne.