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Engagée dans la lutte contre la pollution de l'air par les paquebots de croisières, la ville de Marseille a salué mercredi comme "une première victoire" la création d'une zone de contrôle, à l'échelle de la Méditerranée, des émissions d'oxyde de soufre.
Après un été marqué par une contestation des croisières de Venise à Barcelone en passant par Marseille et la Corse, l'Organisation maritime internationale (OMI) a entériné la semaine dernière à Athènes la création d'une "zone de contrôle des émissions d'oxydes de soufre et de particules" sur l'ensemble de la Méditerranée.
A compter du 1er mai 2025, les navires "seront tenus de respecter une limite de teneur en soufre dans le carburant" cinq fois inférieure à la limite légale en dehors de cette zone, ont expliqué dans un communiqué commun le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) et le Plan d'action pour la Méditerranée (PAM).
Le résultat attendu doit être une baisse de près de 80% des émissions d’oxydes de soufre dévastatrices pour la vie marine, et une réduction annuelle de 8,5 millions de tonnes des rejets dans l'atmosphère.
Il existe trois types de zones de contrôle des émissions maritimes dans le monde: les zone Seca pour les oxydes de soufre, les NECA pour les oxydes d’azote et les zone ECA lorsqu’elles règlementent tous ces types de polluants.
Il s'agit de la cinquième zone Seca dans le monde, après notamment la mer Baltique et la mer du Nord.
"Je salue la décision de l'OMI (qui constitue) une première victoire pour la santé des Marseillaises et des Marseillais, et pour la protection de notre mer Méditerranée", a déclaré dans un communiqué le maire de la deuxième ville de France Benoît Payan, à l'origine d'une pétition pour accélérer les processus d'encadrement des émissions d'oxyde de soufre.
Marseille "souhaite aller plus loin" en direction d'une zone ECA qui limiterait également "les oxydes d'azote et les particules fines".
"En plus d’un impact écologique non négligeable, cette nouvelle zone Seca aura également des répercussions positives sur la qualité de l’air et la santé des populations riveraines de la Méditerranée", s'est félicité le secrétariat d’État français chargé de la Mer dans un communiqué. Cela devrait permettre d'éviter plus de 1.000 morts prématurées et plus de 2.000 cas d’asthme infantile chaque année pour l’ensemble du bassin méditerranéen.
Le secrétariat d’État a indiqué que des travaux sont en cours afin d’adopter une zone NECA dans cette mer.
Pour la Cruise Lines International Association (CLIA) qui regroupe les principales compagnies de croisières, la délimitation d’une zone méditerranéenne de contrôle des émissions d’oxyde de soufre est une "étape importante sur la voie d’un secteur maritime plus durable".
Fin octobre, les armateurs opérant en Méditerranée et l’État français avait signé une charte pour accélérer le développement durable des compagnies de croisières à Marseille. Tous les membres d'association des croisiéristes avaient paraphé.
L'utilisation de carburant à teneur réduite en soufre y était prôné notamment pour "anticiper" l'évolution des réglementations internationales dans les ports français de Méditerranée, avait expliqué le secrétariat d’État chargé de la Mer.