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La Bourse de New York a terminé jeudi principalement dans le rouge, lestée par les craintes d'un atterrissage difficile pour l'économie américaine alors que les difficultés bancaires persistent.
L'indice Dow Jones a cédé 0,66% à 33.309,51 points et l'indice élargi S&P 500 s'est replié de 0,17% à 4.130,62 points. Le Nasdaq, à dominante technologique, a gagné 0,18%, à 12.368,51 points.
"Echappées du viseur pendant quelques jours, les banques régionales sont de nouveau dans le collimateur avec la chute de l'action de PacWest à la suite d'une perte importante de ses dépôts", ont indiqué les analystes de Schwab.
"On n'est pas sortis du bois avec les problèmes des petites banques", ont-ils ajouté.
Le titre de PacWest a chuté de 22,70% à 4,70 dollars. Il a été suspendu plusieurs fois de cotation en matinée sur le Nasdaq pour cause de volatilité.
Sa chute a entraîné à la baisse d'autres banques régionales à l'instar de Zions (-4,51%), Comerica ((6,79%) ou KeyCorp (-2,36%).
Western Alliance est parvenue pour sa part à limiter les dégâts (-0,85%).
PacWest, basée à Los Angeles, a reconnu jeudi que de nombreux clients avaient retiré des dépôts début mai. Elle a tenté de rassurer en indiquant qu'elle disposait de davantage de capacité d'emprunt auprès de la banque centrale.
Au cours de la semaine achevée le 5 mai 2023, ses dépôts ont baissé d'environ 9,5% alors qu'elle les avait déjà vu fondre de 17% au premier trimestre.
Sur le marché, "il y a une crainte légitime qu'on finisse par avoir un atterrissage difficile de l'économie généré par ce qu'il se passe au niveau des banques régionales et par la détérioration des conditions de crédit", a affirmé à l'AFP Hugh Johnson de Hugh Johnson Economics.
Les difficultés bancaires vont conduire ces établissements à être plus parcimonieux dans leurs prêts, ce qui risque de ralentir, voire déprimer l'activité.
Pour M. Johnson, la banque "la Fed ne devrait pas relever les taux d'intérêt en juin, ni en juillet mais que ceux-ci pourraient baisser au dernier trimestre" et cela, en réponse à une récession.
Sur le front de l'inflation, les prix à la production en avril sont repartis à la hausse mais moins fortement qu'attendu (+0,2% sur le mois contre -0,4% en mars). Sur un an, le ralentissement des prix des producteurs se poursuit, à 2,3% contre 2,7% en mars.
Le marché obligataire a réagi avec une détente sur les rendements des bons du Trésor, qui sont passés de 3,44% à 3,38% pour ceux à dix ans.
Autre signe de ralentissement de l'activité: les demandes hebdomadaires d'allocations chômage ont grimpé de 22.000 au plus haut depuis octobre 2021, à 264.000.
"Le marché du travail s'affaiblit et cela va se poursuivre alors qu'on commence à voir se matérialiser les licenciements déjà annoncés par les employeurs", a commenté Edward Moya d'Oanda.
A la cote, le Dow Jones a été plombé par Disney (-8,73% à 92,31 dollars).
Le groupe de divertissement a souffert d'une baisse inattendue du nombre d'abonnés à son service de streaming Disney+.
Sur les trois premiers mois de l'année, Disney a perdu quatre millions d'abonnés à Disney+ en net, pour descendre à 157,8 millions en fin de période. Hormis Netflix (+2,78%), le secteur a suivi le recul, comme Paramount Global (-3,03%), Warner Bros (-5,06%) ou AMC (-2,73%).
Tesla a accéléré sa course en toute fin de séance (+2,10%) lorsqu'Elon Musk a affirmé dans un tweet avoir engagé quelqu'un --une femme qu'il n'a pas nommée-- pour diriger Twitter. Cela semblait soulager les investisseurs soucieux des distractions que représente la gestion du réseau social pour le patron de Tesla.