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La Bourse de New York a terminé en nette hausse mardi, grâce à une chasse aux bonnes affaires dans un marché moins anxieux que la veille, séduit par la perspective d'une possible fin anticipée du resserrement monétaire de la banque centrale américaine (Fed).
Le Dow Jones s'est apprécié de 1,06%, l'indice Nasdaq de 2,14% et l'indice élargi S&P 500 a pris 1,68%.
Après une séance sens dessus dessous, lundi, "il y a eu un changement d'état d'esprit, au moins à court terme, sur la vulnérabilité du système bancaire" américain, a relevé Steve Sosnick, d'Interactive Brokers.
Pour les opérateurs, "le risque de contagion bancaire s'est évaporé et Wall Street a retrouvé l'appétit pour les actifs plus risqués", a abondé, dans une note, Edward Moya, d'Oanda.
"On a donc eu droit à un rebond, alimenté par la peur de certains de passer à côté" du redémarrage, selon Steve Sosnick.
Martyrisées la veille, les banques régionales et de taille moyenne se sont envolées, emmenée par First Republic, qui a repris 26,98% mardi, après avoir lâché près de 62% la veille.
Ont également profité de l'aspiration KeyCorp (+18,54%), maison mère de la banque de Cleveland (Ohio) KeyBank, l'enseigne de Phoenix (Arizona) Western Alliance (+14,36%) et la Californienne Pac West (+33,85%).
Moins chahutées que les plus petits établissements, les grandes banques américaines ont été aussi recherchées mardi, à l'image de Wells Fargo (+4,58%) ou Citigroup (+5,95%).
Le retour d'une certaine sérénité à Wall Street a entraîné un mouvement de ventes d'obligations, ce qui a fait remonter leurs taux, qui évoluent en sens opposés de leurs prix.
Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans s'est tendu à 3,68%, contre 3,57% la veille.
Le séisme qui a frappé le secteur bancaire ces derniers jours a modifié les anticipations des opérateurs, qui voient la Fed mettre fin à son cycle de resserrement, après une dernière hausse d'un quart de point de son taux directeur, la semaine prochaine.
Cette vision a été validée, mardi, par la publication de l'indice des prix à la consommation CPI, ressorti en hausse de 0,4% sur un mois en février, comme projeté par les économistes.
Sur un an, l'inflation américaine s'affiche à 6%, contre 6,4% en janvier. C'est le rythme le plus modéré depuis septembre 2021.
La place new-yorkaise a aussi été stimulée par l'annonce par le PDG de Meta (+7,25%), Mark Zuckerberg, d'une nouvelle vague de 10.000 suppressions de postes, qui s'ajoute aux 11.000 annoncées en novembre. Au total, le géant des réseaux sociaux aura réduit ses effectifs de près d'un quart (-24%).
"Si vous réduisez vos effectifs, cela devrait améliorer vos marges", ce qui plaît aux investisseurs, "mais en même temps, les entreprises en bonne santé ne font pas de licenciements massifs", explique Steve Sosnick. "Mais en ce moment, les marchés applaudissent."
La perspective de la possible fin des hausses de taux de la Fed et l'annonce de Meta ont propulsé tout le secteur technologique, qui a permis au Nasdaq de progresser bien davantage que le Dow Jones ou le S&P 500.
Les fabricants de semi-conducteurs AMD (+6,63%), Broadcom (+2,59%) et Intel (+3,93%) ont paradé, de même qu'Alphabet (+2,83%).
Ailleurs à la cote, Uber (+5,00%) et Lyft (+0,59%) ont progressé dans la foulée de la décision rendue lundi par une cour d'appel de Californie, qui a considéré que la loi sur le statut de travailleur indépendant des chauffeurs de VTC (véhicules de tourisme avec chauffeurs) n'était pas contraire à la Constitution de Californie.
United Airlines a été sanctionné (-5,37%) après avoir révélé tabler sur une perte au premier trimestre, qui serait le résultat d'une nouvelle convention collective pour les pilotes, même si un accord n'a pas encore été trouvé avec le syndicat Air Line Pilots Association.