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Un extrémiste de droite a été interpellé dans l'enquête sur un incendie dans un foyer pour réfugiés, qui avait entraîné la mort d'un demandeur d'asile ghanéen, a annoncé mardi le parquet fédéral. Cette percée intervient près de 32 ans après les faits.
Cet homme, désigné comme Peter St., est soupçonné d'avoir incité le principal suspect à commettre l'incendie criminel qui, en 1991, a tué un Ghanéen de 27 ans, Samuel Yeboah, à Sarrelouis, ville de 35.000 habitants proche de la frontière avec la France.
Peter St., qui "défend une idéologie marquée par des convictions nationales-socialistes et racistes", a été arrêté dans la Sarre (ouest) et il est suspecté, selon un communiqué du parquet fédéral, de "complicité de meurtre" et de "complicité de tentative de meurtre au détriment de 20 personnes". L'homme "jouait à l'époque un rôle important dans le milieu skinhead régional" et connaissait Peter S., un autre extrémiste considéré par le parquet comme l'auteur de l'incendie et jugé pour ces faits depuis novembre dernier.
C'est durant ce procès que Peter S. a mis en cause Peter St. Les deux hommes avaient discuté quelques heures avant les faits, évoquant d'autres incendies contre des foyers en Allemagne, selon le parquet. Peter St. aurait alors indiqué, en présence de Peter S. : "Il faudrait que quelque chose comme ça arrive ici aussi". "Influencé et conforté par cette déclaration", Peter S. s'est rendu quelques heures plus tard dans l'entrée d'un foyer où étaient hébergés 21 demandeurs d'asile et y a vidé un bidon d'essence avant d'y mettre le feu.
Dix-huit personnes avaient réussi à se mettre à l'abri, deux autres avaient subi des fractures en sautant par la fenêtre.
L'affaire est restée irrésolue pendant des décennies avant que l'enquête ne soit relancée en 2020, conduisant à une première arrestation.