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Discours devant le Parlement et accueil royal pour le président sud-coréen à Londres

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a déclaré mardi aux parlementaires britanniques que les relations économiques et militaires entre les deux nations allaient s'étoffer et "renaître", au premier jour d'une visite d'Etat en pleine montée de tensions avec la Corée du Nord.

Après un accueil fastueux de la famille royale, le dirigeant sud-coréen, qui s'est adressé en anglais aux deux chambres du Parlement britannique, s'est réjoui d'approfondir les liens entre les deux Etats en ouvrant notamment des négociations pour moderniser leur accord de libre-échange.

Il a également promis que Londres et Séoul allaient signer un "accord de Downing Street" sur la technologie et la défense, alors même que lancement mardi de ce que Pyongyang a présenté comme un "satellite militaire" espion est venu rappeler le contexte délicat dans la région.

"Nos relations bilatérales vont renaître et faire de nous de véritables partenaires stratégiques mondiaux", a assuré Yoon Suk Yeol lors de son discours dans la galerie royale du palais de Westminster.

Les deux pays veulent afficher leur bonne entente alors que le Royaume-Uni oeuvre à renforcer ses alliances dans la région Asie-Pacifique, sur fond de tensions avec la Chine, tandis que la Corée du Sud s'inquiète du rapprochement militaire entre la Russie et la Corée du Nord.

Dès mercredi, "nous allons entamer des négociations pour moderniser l'ALE (accord commercial signé en 2019, NDLR) pour renforcer la coopération, les chaînes d'approvisionnement et le commerce numérique" entre les deux pays, a indiqué Yoon Suk Yeol.

L'"accord de Downing Street", que les deux Etats doivent également signer, portera sur la défense, la sécurité et la technologie, en particulier sur les domaines hautement stratégiques de l'intelligence artificielle et des semi-conducteurs.

La première journée de cette visite prévue jusqu'à jeudi s'achèvera par un banquet au palais de Buckingham, avec des toasts prononcés par les deux chefs d'Etat.

Plus tôt dans la journée, le dirigeant sud-coréen et sa femme Kim Keon Hee ont été accueillis avec les honneurs par le prince William et son épouse Kate, puis ont pris part à une cérémonie avec inspection des troupes et procession en carrosse jusqu'au palais de Buckingham avec le roi Charles III et la reine Camilla, avant une visite de l'abbaye de Westminster.

- Patrouilles communes -

Le président sud-coréen, cité par les médias locaux lors d'un conseil des ministres la semaine dernière, a présenté son déplacement à Londres comme "un tremplin pour approfondir la coopération économique entre les deux pays, en mettant l'accent sur la coopération scientifique et technologique".

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak, de son côté, avait qualifié Londres et Séoul de "partenaires naturels".

Le Royaume-Uni cherche à signer des accords de libre-échange tous azimuts depuis le Brexit, le gouvernement conservateur vantant les nouvelles possibilités permises par la sortie de l'Union européenne.

Il cherche en particulier à renforcer ses liens avec les pays de l'Asie-Pacifique, sur le plan économique d'abord, signant récemment son adhésion au partenariat de libre-échange transpacifique, mais aussi sécuritaire. Londres a noué cette année un important accord militaire avec Tokyo, considéré comme un moyen de répondre aux ambitions croissantes de la Chine dans la région.

Alors que les échanges commerciaux entre Londres et Séoul ont doublé depuis 2011, la visite a déjà permis d'engranger des promesses de 21 milliards de livres (24 milliards d'euros) d'investissements coréens au Royaume-Uni, notamment dans les énergies vertes et les infrastructures.

Concernant la coopération militaire, Londres et Séoul veulent aussi renforcer leurs exercices communs et prévoient la participation de navires britanniques à des patrouilles veillant au respect des sanctions visant la Corée du Nord.

"Le Royaume-Uni montre la voie en soutenant nos amis coréens dans leur lutte contre l'attitude agressive de la Corée du Nord et en garantissant la sûreté et la sécurité de la région indo-pacifique", a déclaré le ministre de la Défense Grant Shapps dans un communiqué.

Le dirigeant sud-coréen est le deuxième chef d'Etat reçu en visite d'Etat par Charles III depuis son accession au trône, après le président sud-africain Cyril Ramaphosa à l'automne 2022. Le roi a toutefois reçu plusieurs dirigeants comme Joe Biden ou Volodymyr Zelensky.

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