Partager:
Au cours du premier semestre de cette année, l'agence des frontières extérieures de l'UE Frontex a recensé 132.370 franchissements des frontières européennes via des "routes irrégulières", soit le nombre le plus élevé pour cette période depuis 2016. C'est surtout le nombre de traversées de la mer Méditerranée vers l'Italie qui est à l'origine de cette hausse, bien que cette route soit la plus dangereuse et la plus mortelle.
Frontex précise que le nombre de traversées ne correspond pas au nombre de personnes qui se lancent dans un tel voyage vers l'Europe. Les candidats et candidates à l'exil traversent en effet parfois les frontières à plusieurs reprises.
L'agence européenne identifie six routes migratoires différentes, dont une "de départ" menant au Royaume-Uni. À celle-ci s'ajoute le flanc est (6.000 km entre l'Union européenne et le Bélarus, la Moldavie, l'Ukraine et la Russie), la route des Balkans, les îles Canaries (Espagne) et trois voies (occidentale, orientale et centrale) en mer Méditerranée. À l'exception de cette dernière, le nombre de franchissements a diminué.
La route centrale en Méditerranée conduit, au péril de leur vie, les migrants d'Afrique du Nord vers l'Italie. Elle est empruntée depuis longtemps par les personnes en quête d'un avenir meilleur en Europe.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) évalue de son côté le nombre de personnes disparues ou mortes durant ces trajets en mer. La majorité des décès sont recensés sur cette route centrale de la Méditerranée. Cette année, 1.727 personnes y ont déjà perdu la vie, selon les données arrêtées en juillet. La plupart se sont noyées. Les autres causes de décès relèvent des mauvaises conditions de voyage, d'accidents ou de crimes.
Parmi ces décès, 289 enfants ont péri sur les six premiers mois de l'année 2023 en essayant de traverser la Méditerranée pour atteindre l'Europe, selon l'Onu.