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Incendies: en Grèce, les pompiers restent "vigilants" et mobilisés

Les pompiers restent mobilisés et "vigilants" jeudi contre les incendies qui font rage en Grèce depuis deux semaines et ont entraîné la mort de quatre personnes, dans l'attente de conditions climatiques plus favorables annoncées pour vendredi.

Parmi les pays de la Méditerranée aux prises avec la canicule et les incendies, la Grèce est particulièrement touchée, notamment dans ses îles très touristiques de Rhodes, Corfou et Eubée, ainsi que depuis mercredi en Thessalie, la plaine dans le centre du pays.

Ce nouveau front a causé la mort de deux personnes mercredi, portant à quatre le nombre de décès liés aux feux.

"Nous pleurons quatre concitoyens", dont deux pilotes d’un bombardier d'eau ayant péri mardi, a déclaré le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis à la présidente Katerina Sakellaropoulou, devant des caméras de télévision.

Le bilan est supérieur aux trois morts recensés dans des incendies en Sicile, en Italie, où l'état de crise a été décrété, mais où les feux s'apaisaient jeudi, selon des responsables locaux.

L'Algérie reste à ce jour la plus durement frappée au plan humain, avec 34 décès dus aux incendies.

Mais des feux ont été recensés partout dans le sud de l'Europe comme au Portugal ou en Croatie. En Bulgarie, où le mercure a grimpé à 42 degrés, un état d’urgence a été décrété mercredi dans la région de Haskovo, près de la frontière nord-est de la Grèce, en raison d'un feu de forêt dans la chaîne des Rhodopes.

En Grèce, mercredi, la Protection civile avait placé en "risque extrême d'incendie" pour la journée de jeudi des zones précises dans sept des 13 régions du pays, dont plusieurs en Thessalie.

Pour combattre le nouveau front en Thessalie, en particulier près de Volos, une ville portuaire de 140.000 habitants, pompiers, policiers et volontaires ont travaillé toute la nuit de mercredi à jeudi.

Quatre avions sont déployés dans cette zone jeudi où de la garrigue et des champs ont brûlé, a indiqué une responsable du service de presse des pompiers à l'AFP.

- Risques rétrogradés -

Les températures étaient annoncées en baisse jeudi, avec des maximales de 36°C, contre plus de 40 (jusqu'à 46,1° mercredi) ces derniers jours.

Elles seront similaires vendredi, selon les prévisions météorologiques qui tablent aussi sur de fortes brises plutôt que des vents forts pour vendredi, de 40-50 km/h.

Et la protection civile a rétrogradé les risques d'incendie d'"extrêmes" à "très élevés" pour vendredi, avec une carte de Grèce passée de rouge à orange.

La zone industrielle de Volos restait fermée jeudi par précaution et plusieurs villages ou hameaux ont été évacués de bon matin autour de cette ville au pied du Mont Pélion.

C'est dans cette région qu'une femme handicapée a été retrouvée morte mercredi dans son camping-car incendié, ainsi qu'un éleveur de bétail qui tentait de sauver son troupeau.

Selon l'agence grecque ANA, à Rhodes, une île de l'archipel du Dodécanèse en mer Egée, où 20.000 personnes ont été évacuées en fin de semaine dernière, l'incendie avait repris de la vigueur jeudi matin dans les villages de Vati et Gennadi. En revanche, l’incendie de Corfou était en récession, avec encore des feux épars.

"Les feux à Rhodes, Corfou et Volos se poursuivent et nous sommes vigilants", a-t-on simplement indiqué à l'AFP au bureau de presse des pompiers.

De nouveaux incendies ont par ailleurs éclaté dans le centre-ouest, y brûlant pour l’instant des garrigues proches d'une forêt, et dans le nord-est, selon les pompiers.

Les autorités grecques ont recensé quelque 600 départs de feu en une dizaine de jours, mais la très vaste majorité ont vite été éteints. Certains ont toutefois laissé dans leur sillage des paysages de désolation, parfois parsemés de carcasses d'animaux calcinés.

La Grèce bénéficie de renforts de l'Union européenne. Selon la commission européenne, plus de 490 pompiers et sept avions ont été déployés depuis le 18 juillet dans le pays, Athènes ayant activé le mécanisme de protection civile de l’UE.

Deux Canadair ont été également envoyés en Tunisie.

Les scientifiques du groupe World Weather Attribution (WWA) estiment que les vagues de chaleur ayant frappé certaines parties de l'Europe et de l'Amérique du Nord en juillet sont dues aux changements climatiques, eux-mêmes liés à l'activité humaine, et ne sont désormais plus "des événements exceptionnels".

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