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Résolument verte, à hautes valeurs universelles et technologique : trois pays ont présenté mardi à Paris leur projet d'Exposition universelle pour 2030, aux narratifs similaires, portés par les plus hautes autorités nationales, le prince d'Arabie saoudite, le président sud-coréen et la Première ministre italienne.
Le Bureau international des expositions (BIE), une organisation intergouvernementale siégeant à Paris qui "encadre, promeut et développe" ces évènements, tenait mardi après-midi son assemblée générale, durant laquelle "trois candidatures" ont été considérées.
En compétition : Rome, Busan (Corée du Sud) et Riyad, dont des audits des projets ont été présentés aux 179 Etats-membres, qui voteront en novembre à bulletin secret pour déterminer le vainqueur, d'après le BIE.
L'Ukraine qui avait déposé un dossier de candidature en septembre 2022 pour Odessa, n'est plus mentionnée dans un communiqué de cette organisation publié mardi.
Le premier arrivé à Paris pour défendre les chances de son pays fut Mohammed ben Salmane (MBS), qui vendredi déjeunait avec le président français Emmanuel Macron pour discuter de thématiques géopolitiques majeures (Ukraine, Liban, Syrie, Iran).
Le prince saoudien, aux manettes d'un pharaonique plan de développement nommé "Vision 2030", verrait d'un très bon œil que Riyad accueille cette même année l'Exposition universelle.
Devant les membres du BIE mardi, la délégation saoudienne, menée par plusieurs ministres mais sans MBS, a vanté un évènement vert - "des paysages naturels de niveau mondial", "l'exposition la plus durable", "la première exposition carbo-négative" - dans un pays pourtant aride, parmi les premiers producteurs de pétrole au monde et l'un des premiers émetteurs de gaz à effet de serre par habitant.
Conscients des critiques adressées au Qatar pour la dernière Coupe du monde de football, Riyad promet "des droits du travail pour tous les contractuels" impliqués dans Riyad-2030, auquel un budget de 7,8 milliards de dollars sera alloué.
"Nous sommes confiants dans notre capacité à offrir une expérience sans précédent de l'exposition universelle", a commenté MBS, cité dans une vidéo de promotion.
- Superlatifs -
Même son de cloche pour le président sud-coréen Yoon Suk-Yeol, qui a garanti "la meilleure Exposition universelle de tous les temps" quelques heures après s'être entretenu avec le Emmanuel Macron de "nucléaire civil" mais aussi de "coopération dans les filières d'avenir".
"On se souviendra de Busan-2030 comme du lieu où "nos priorités ont changé", pour passer "de la concurrence à la solidarité", a également assuré M. Yoon.
Et l'équipe sud-coréenne de promouvoir une "harmonie de nature, humanité, technologie", "une plateforme d'idéaux pour les générations futures" bâtie sur un ancien port industriel de Busan transformé en "lieu de vie durable", où de petits ilots flottants seront également édifiés.
L'Italie a de son côté offert, via sa Première ministre Giorgia Meloni, de "rapprocher l'histoire et l'avenir" à Rome, "la ville universelle par excellente", "la première mégalopole de l'histoire", où le "plus grand parc solaire urbain au monde" serait construit pour l'occasion.
Mme Meloni devait ensuite rencontrer M. Macron, alors que France et Italie connaissent une série de crises autour du dossier sensible de l'immigration.
Le président français ne joue aucun rôle dans l'attribution de l'évènement, mais la présence à Paris du BIE lui permet de rencontrer ses homologues qui font le voyage à Paris.
L'équipe italienne a convoqué à de multiples reprises le Colisée, monument symbolique de la capitale italienne, et même l'acteur néo-zélandais Russel Crowe, personnage principal du film "Gladiateur", qui s'y déroulait, tout en faisant intervenir l'astronaute nationale Samantha Cristoforetti en gage de modernité.
Chaque pays candidate autour d'une "vision", selon le BIE et pousse sa candidature à grand renfort de slogans parfois abstraits.
Busan souhaite accueillir l'événement du 1er mai au 31 octobre 2030 autour du thème "Transformer notre monde, naviguer vers un avenir meilleur", quand la candidature de Rome, sur les mêmes dates, sera axée sur "Personnes et territoires : Régénération, inclusion et innovation".
Riyad serait hôte du 1er octobre 2030 au 31 mars 2031 et l'événement porterait sur : "L'ère du changement : Ensemble pour un avenir clairvoyant".
Les expositions universelles se tiennent tous les cinq ans et durent au maximum six mois. Elles permettent au pays choisi de "construire d'extraordinaires pavillons et de transformer durablement la ville hôte", selon le BIE.
A titre d'exemple, la tour Eiffel a été bâtie à Paris à l'occasion de l'exposition universelle de 1889.
La dernière en date, à Dubaï, a enregistré 24 millions de visiteurs. Celle de 2025 se déroulera à Osaka, au Japon.