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Les titres des banques italiennes plongeaient mardi à la Bourse de Milan, après la décision du gouvernement de Giorgia Meloni de prélever une taxe de 40% sur leurs "surprofits" générés par la hausse des taux d'intérêt.
L'ensemble des actions bancaires chutaient. Vers 15H30 (13H30 GMT), Intesa Sanpaolo perdait 8%, Unicredit 6,5%, Monte dei Paschi di Siena 8,8%, Bper Banca 10,3% et Banco Bpm 9%, dans un marché en baisse de 2,2%.
L'Italie compte prélever une taxe sur les "surprofits" de "milliards" d'euros des banques pour compenser le coût pour les ménages et entreprises de l'envolée des taux d'intérêt, avait annoncé lundi soir le vice-Premier ministre Matteo Salvini.
Cette hausse des taux, qui a sensiblement augmenté les bénéfices des banques, a lésé leurs clients qui subissent de plein fouet l'augmentation de leurs taux d'emprunt, a déploré M. Salvini à l'issue d'un conseil des ministres.
"Il ne s'agit pas de quelques poignées de millions, mais de quelques milliards. C'est une mesure d'équité", a assuré le patron de la Ligue, parti d'extrême droite membre de la coalition gouvernementale dirigée par Giorgia Meloni.
La taxe sur les "surprofits" des banques, qui devra être réglée au cours de l'année 2024, concernera les exercices comptables de 2022 ou 2023, a indiqué à l'AFP une source gouvernementale.
- "Incertitude" -
Le prélèvement de 40% sera effectué soit sur la partie du revenu net d'intérêts de 2022 dépassant d'au moins 5% le montant de l'exercice 2021 soit sur les profits de 2023 pour lesquels le seuil est fixé à 10%, a précisé un communiqué du gouvernement.
Le gouvernement Meloni a ainsi atténué son décret par rapport à une première mouture diffusée lundi soir qui faisait état de seuils de respectivement 3% et 6%.
"L'incertitude est au rendez-vous" en Italie avec cette taxe bancaire qui "est sortie de nulle part" alors que le ministre de l'Economie Giancarlo Giorgetti s'était employé à faire taire des spéculations sur un tel projet, ont commenté les analystes de Jefferies.
Les banques italiennes, à l'instar de leurs concurrentes européennes, ont vu leur revenus nets d'intérêts s'envoler dans la foulée de la hausse des taux, sans pour autant augmenter la rémunération des comptes courants de leurs clients.
Intesa Sanpaolo a ainsi vu son bénéfice net bondir de 80% à 4,2 milliards d'euros au premier semestre. Elle s'attend à un revenu net d'intérêts dépassant les 13,5 milliards d'euros en 2023. Sa rivale UniCredit a affiché un bénéfice net semestriel de 4,4 milliards d'euros.