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La Serbie a pleuré jeudi les victimes de la fusillade dans une école primaire de Belgrade au cours de laquelle un élève de treize ans a tué ses huit camarades et un gardien.
Au lendemain de cette tuerie sans précédent dans ce pays des Balkans, les cours dans toutes les écoles ont commencé par une minute de silence pour rendre hommage aux victimes.
Tout au long de la journée, des milliers d'habitants de la capitale serbe, notamment des jeunes, ont déposé des fleurs, des jouets, des messages, et ont allumé des bougies devant l'école Vladislav Ribnikar, dans le centre-ville, où le carnage a eu lieu.
Cet établissement, qui accueille des élèves de 7 à 15 ans, était fermée. Des policiers étaient toujours présents à son entrée, a constaté un journaliste de l'AFP.
"J'ai pleuré toute la journée hier. Mon fils allait dans cette école", a dit à l'AFP Mileva Milosevic, une avocate retraitée de 85 ans qui habite près de l'école.
"Où en sommes-nous en tant qu'êtres humains, où est notre empathie ? Comment ça se fait que nous avons échoué à voir le problème, à la fois avec la personne qui a fait cela, et avec toutes les autres personnes qui ont conduit à ce qui s'est passé ?", s'est interrogée Ana Djuric, une autre habitante de Belgrade de 37 ans.
- Trois jours de deuil -
Les gens se sont rassemblés dans plusieurs autres villes serbes en hommage aux victimes, mais aussi dans les pays de la région, notamment dans la capitale croate, Zagreb, et à Banja Luka, chef-lieu de l'entité serbe de Bosnie. Le gouvernement bosnien a décrété un jour de deuil national.
En Serbie, trois jours de deuil national ont été décrétés à partir de vendredi. Les célébrations et les événements prévus seront en grande partie annulés.
Le président serbe Aleksandar Vucic a déploré mercredi "l'un des jours les plus difficiles dans l'histoire contemporaine" de la Serbie.
"Une douleur terrible a blessé l'âme de chacun d'entre nous", a dit jeudi soir le patriarche de l'Eglise orthodoxe serbe, Porfirije, en célébrant un service à la mémoire des défunts dans la cathédrale Saint Sava, à Belgrade, en présence des parents de plusieurs enfants tués, a rapporté la télévision nationale (RTS).
Un peu plus tard, quelque 20.000 supporteurs ont observé une minute de silence avant le match de basket disputé à Belgrade par le Partizan et le Real Madrid, en quart de finale de l'Euroligue, ont rapporté des photographes de l'AFP.
Les supporteurs ont ensuite lancé des roses rouges sur le terrain, alors que les joueurs du Partizan étaient vêtus de maillots noirs sur lesquels ont pouvait lire "L'école primaire Vladislav Ribnikar".
Mercredi matin, un élève de treize ans, armé d'un pistolet 9 mm et de plusieurs chargeurs, a ouvert le feu dans cette école, tuant d'abord son gardien et trois élèves, dans les couloirs, avant de se rendre dans une classe où il a tiré d'abord sur une enseignante, puis sur des élèves.
Il a tué au total sept filles, dont une de nationalité française, et un garçon, tous nés entre 2009 et 2011, ainsi que le gardien. Six enfants et leur professeure d'histoire ont été blessés et hospitalisés.
- "cibles prioritaires -
Deux élèves, un garçon et une fille, grièvement blessés, sont toujours dans "un état critique", selon les responsables de deux hôpitaux où les blessés ont été admis.
L'assaillant a été arrêté peu après la tuerie dans la cour de l'école, où il attendait l'arrivée de policiers. Il avait lui-même appelé la police pour annoncer ce qu'il venait de faire, a raconté le chef de la police de Belgrade, Veselin Milic.
"Il a dit qu'il avait tiré sur des personnes à l'école et qu'il est (...) un psychopathe qui doit se calmer", a dit M. Milic à la RTS.
M. Ilic avait déclaré mercredi en conférence de presse que l'assaillant, qui a été placé dans un hôpital psychiatrique, avait "préparé la fusillade pendant un mois" et qu'il avait fait un plan de l'école avec les noms des "cibles prioritaires".
Le père du tireur, propriétaire de l'arme utilisée, un médecin réputé, a été arrêté et devrait être entendu vendredi par un procureur. Sa mère a été interpellée aussi.
Dans ce pays d'environ sept millions d'habitants, où quelque 765.000 armes, dont plus de 232.000 pistolets, sont légalement enregistrées, le ministère de l'Intérieur a annoncé jeudi des contrôles aux domiciles pour vérifier si ces armes étaient gardées conformément aux règles.