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Ukraine: la situation "se complique" sur le front, reconnaît Zelensky

La situation "se complique" sur le terrain face aux troupes russes en Ukraine, qui est à nouveau la cible d'intenses bombardements, a reconnu samedi le président Volodymyr Zelensky.

"Au cours des 346 jours de cette guerre, j'ai souvent dit que la situation sur le front était difficile. Et que la situation se compliquait", a-t-il déclaré dans son message quotidien.

"Maintenant, on est à nouveau à un tel moment. Un moment où l'occupant mobilise de plus en plus ses forces pour briser notre défense. C'est très difficile désormais à Bakhmout, Vougledar, Lyman (dans l'est, ndlr) et dans d'autres régions", a ajouté le chef de l'Etat ukrainien.

"L'ennemi se regroupe dans certaines zones. Il concentre ses principaux efforts sur la conduite d'opérations offensives dans les directions de Koupiansk, Lyman, Bakhmout, Avdiïvka et Novopavlivka", avait peu auparavant averti le ministère ukrainien de la Défense.

Dans la région de Donetsk, des tirs d'artillerie "massifs" ont visé samedi matin Avdiïvka, sur la ligne de front orientale, après que Kramatorsk, une autre cité très convoitée par les Russes, a été touchée dans la nuit par des roquettes, ont signalé les autorités ukrainiennes.

Ces dernières 24 heures, dans la seule province méridionale de Zaporijjia, des obus se sont abattus sur des "infrastructures civiles" situées sur les territoires de 26 localités, selon les mêmes sources.

Les frappes ont également continué sur Kherson, une grande ville du sud prise puis abandonnée par les Russes.

- Pression accrue sur Bakhmout -

Les gardes-frontières ukrainiens ont de leur côté assuré samedi avoir repoussé un "assaut des envahisseurs" et les avoir chassés de la banlieue de Bakhmout après qu'une reconnaissance aérienne eut révélé que "l'ennemi se préparait à attaquer" cette cité à l'épicentre des combats en Ukraine.

Ils ont tiré au mortier "sur le lieu de concentration des occupants", puis les ont "forcés à battre en retraite", peut-on lire dans leur communiqué.

"Cette semaine, les forces d'occupation russes ont déployé tous leurs efforts pour percer notre défense et encercler Bakhmout et ont lancé une puissante offensive dans le secteur de Lyman. Mais grâce à la résilience de nos soldats, ils ont échoué", a résumé samedi la vice-ministre de la Défense Hanna Maliar.

De son côté, la cité portuaire d'Odessa souffrait samedi d'importantes coupures de courant à la suite d'un incident technique dans une centrale électrique, qui a constamment été victime de bombardements russes ces derniers temps.

"Le district et la ville d'Odessa ont été presque complètement été privés de courant. Près de 500.000 personnes n'ont pas d'électricité", a souligné Maksym Martchenko, le chef de l'administration régionale.

"Toutes les infrastructures essentielles ont été alimentées (en courant). Ainsi, la ville aura de l'eau et de la chaleur. Environ un tiers des consommateurs ont l'électricité", a par la suite dit le ministre de l'Energie Guerman Galouchtchenko.

Dans ce contexte, M. Zelensky s'est félicité d'un nouvel échange de prisonniers samedi, permettant à Kiev de récupérer 116 militaires, dont deux officiers.

Au total, depuis le 24 février, date du début de l'invasion russe, 1.762 Ukrainiens retenus en captivité par les Russes ont ainsi été remis en liberté, a-t-il relevé.

- Premier Leopard 2 canadien -

Kiev, qui redoute une nouvelle attaque russe d'envergure, attend impatiemment la livraison des armes promises par les Occidentaux.

Samedi, le Canada a expédié le premier des chars Leopard 2 qu'il s'est engagé à fournir à l'Ukraine.

Les armes occidentales ne seront pas utilisées pour des attaques sur le territoire russe, a de son côté assuré le chancelier allemand Olaf Scholz dans une interview à l'hebdomadaire Bild am Sonntag. Il y a "consensus" sur ce point avec M. Zelensky, a-t-il dit.

Les alliés de Kiev ont franchi de nouveaux paliers dans le soutien militaire à l'Ukraine en s'engageant à fournir notamment des chars lourds et des roquettes de plus longue portée.

La nouvelle aide militaire américaine, d'un montant de 2,2 milliards de dollars, inclut à cet égard des roquettes qui pourraient quasiment doubler l'étendue du champ d'action de la force de frappe ukrainienne, selon le Pentagone.

Il s'agit en particulier de GLSDB (Ground Launched Small Diameter Bomb), des engins d'un petit diamètre tirés du sol pouvant atteindre une cible située à 150 km de distance et donc menacer des positions russes derrière les lignes de front.

Paris a parallèlement fait savoir que la France et l'Italie allaient fournir au printemps un système de défense sol-air de moyenne portée MAMBA pour aider l'Ukraine à "se défendre face aux attaques de drones, de missiles et d'avions russes".

Quant au Portugal, il est lui aussi disposé à envoyer des chars lourds de fabrication allemande Leopard 2 aux Ukrainiens.

M. Zelensky a en outre évoqué samedi, sans les préciser, les "choses très importantes" qu'il préparait avec le Premier ministre britannique Rishi Sunak, à la suite d'une conversation que les deux hommes venaient d'avoir.

Il en a profité pour saluer le fait que "maintenant, au Royaume-Uni, nos gars ont déjà commencé à s'entraîner sur des chars Challenger", dont Londres a promis de livrer 14 exemplaires à son pays.

Un embargo européen sur les produits pétroliers exportés par voie maritime doit par ailleurs entrer en vigueur dimanche, une mesure "négative" qui va "déséquilibrer davantage" les marchés, avait déploré le Kremlin.

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