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L'opposant russe en exil, Vladimir Milov, a été condamné jeudi à huit ans de prison ferme par contumace pour avoir accusé l'armée russe de crimes en Ukraine, ce qui est interdit en Russie.
Après son offensive contre l'Ukraine du 24 février 2022, les autorités russes ont introduit une série de lois réprimant ce qu'elles considèrent être de la diffusion de "fausses informations" discréditant l'armée russe.
Depuis, des milliers de Russes ont été poursuivis, anonymes comme opposants, et nombre d'autres ont préféré quitter la Russie.
M. Milov, un soutien de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny et animateur d'une chaîne YouTube comptant un demi-million d'abonnés, a été condamné par le tribunal Basmanny de Moscou à huit ans de colonie pénitentiaire ferme par contumace pour "diffusion publique d'informations mensongères sur les forces armées" russes, selon la chaîne Telegram des tribunaux moscovites.
En Russie, il est interdit de remettre en cause le bien-fondé de l'offensive russe contre l'Ukraine ou d'évoquer les exactions dont est accusée l'armée russe, comme le massacre de civils à Boutcha au printemps 2022 que Moscou qualifie de "mise en scène".
Une artiste de Saint-Pétersbourg, Alexandra Skotchilenko, attend elle jeudi son verdict et risque huit ans de prison pour avoir remplacé les étiquettes de prix dans un supermarché par des messages dénonçant l'offensive sur le sol ukrainien.
Enfin, un rappeur russe très en vue, Morgenshtern, a été condamné jeudi à une amende de 40.000 roubles (415 euros environ au taux actuel) pour avoir violé des règles liées à son statut "d'agent de l'étranger", un qualificatif qui impose aux personnes ou entités visées des contraintes administratives et un contrôle financier très lourd. Des violations répétées peuvent conduire à la prison.