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C'est un événement politique très attendu en France : ce soir, Emmanuel Macron, sera invité sur TF1 pendant plus de deux heures pour évoquer "les défis de la France". En plus des deux journalistes présentateurs, il sera interrogé par une flopée d’invités, dont une syndicaliste, un youtubeur, ou encore un maire d'extrême droite. Les téléspectateurs pourront également poser des questions via le site internet de la chaîne.
Il y a un peu moins d’un an, après les élections européennes, Emmanuel Macron procédait à la dissolution de l’Assemblée nationale, provoquant des élections législatives. Il espérait en retirer une nouvelle majorité qui lui serait acquise. Les Français ne l’ont pas voulu, et malgré le scrutin majoritaire, ils ont envoyé à l’Assemblée nationale une chambre éclatée, quasi ingouvernable.
Après la trêve olympique, le président a nommé un Premier ministre : Michel Barnier, qui a été renversé au bout de trois mois. Puis est venu François Bayrou, qui atteint désormais des records d’impopularité et traîne, comme un boulet, l’affaire Betharram. Ce collège privé de sa région est au cœur d’accusations de violences exercées sur les élèves, il y a une trentaine d’années. François Bayrou aurait, sinon couvert, du moins ignoré ces faits. Il sera entendu demain par une commission parlementaire.
Mis un temps à l’écart par ses Premiers ministres, Emmanuel Macron attendait son heure. Elle est venue logiquement grâce à ses pouvoirs en matière de défense et d’affaires étrangères. L’élection de Donald Trump, la poursuite de la guerre en Ukraine et dans la bande de Gaza, la crise franco-algérienne l’ont remis sous le feu des projecteurs, pendant que le gouvernement se débattait avec le budget.
Il aurait pu, comme autrefois François Mitterrand ou Jacques Chirac, finir son règne à l’abri de l’Élysée, en se consacrant uniquement à la politique internationale. Mais voilà, bien qu’il soit dans l’impossibilité de se représenter en 2027, après deux mandats, il en veut encore. Ce soir, tous les sujets de politique intérieure seront donc sur la table.
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L’insécurité, alors qu’un pompier, victime d’un rodéo urbain, se bat toujours pour sa vie, et qu’un jeune Malien a été assassiné dans une mosquée.
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L’immigration, dénoncée chaque jour par les partis de droite.
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L’économie, alors que le chômage repart à la hausse et le pouvoir d’achat à la baisse.
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La relance de l’industrie militaire.
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Les droits de douane américains qui mettent le Cognac en danger.
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Les dérives de la jeunesse, entre drogue et réseaux sociaux.
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Le débat pour ou contre l’euthanasie.
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L’éventualité d’un référendum.
En tout cas, il n'y aura pas trop de deux heures pour tout évoquer.
"Que va-t-il faire dans cette galère ?", aurait dit Scapin. Il n’y a pratiquement que des coups à prendre. Mais cet amateur de boxe aime la bagarre, alors disons qu’il prépare son avenir.
À la fin de son mandat, il n’aura que 49 ans. Quand il pourra de nouveau se présenter, en 2032, il en aura 54. Pour un président, c’est encore jeune. Je dis ça, je ne sais pas ce qu’il a en tête. Mais ça m’étonnerait qu’à 54 ans, il se consacre uniquement à sa collection de timbres.


















