"J'y vais, je monte dans la voiture": un ami de Sihem, la jeune femme de 18 ans retrouvée morte en France, raconte leurs derniers échanges

Elle était portée disparue depuis le 25 janvier. Sihem, 18 ans, a été retrouvée morte le 2 février dans le Gard. Son corps a été découvert dans un bois, sur la commune des Salles-du-Gardon, village limitrophe de La Grand Combe, où la jeune femme résidait.

Sihem n'avait plus donné signe de vie depuis le 5 janvier. Elle avait quitté le domicile de sa grand-mère vers minuit. Ensuite, plus rien. Plus aucune trace. Ni les survols du secteur en hélicoptère, ni le recours à des chiens pisteurs, ni les perquisitions menées n'avaient permis de la retrouver.

Ce n'est que 7 jours plus tard que l'enquête connaît un tournant avec les aveux du principal suspect. Entendu par les enquêteurs, Mahfoud, un homme de 39 ans déjà condamné à plusieurs reprises, a reconnu avoir tué la jeune fille. Il parle d'une dispute liée à leur relation amoureuse. Il a ensuite conduit les enquêteurs vers le corps. Ce dernier présentait des traces de "mort violente". 

S'il n'y a pas de nouvelles, donnez l'alerte à mon frère.

Les proches de Sihem la décrivent comme studieuse, sérieuse et appréciée de tous. Ils refusent de croire à une relation entre Sihem et le principal suspect. L'homme était l'ex-compagnon de la cousine de Sihem. Elle avait l'habitude de garder leurs enfants. "Sihem voyait ce monsieur comme une nièce voyait son oncle", précise Me Battikh, l'avocat de la famille. 

Ce dimanche 5 février, l'émission Sept à Huit donnait la parole aux proches de Sihem. Parmi eux, l'employeur et ami de la jeune femme. Il revient sur la nuit où Sihem a été vue pour la dernière fois. "Elle m'a dit 'Mahfoud (le principal suspect NDLR) vient me chercher en voiture'. On n'a même pas eu le temps de discuter plus longtemps. J'ai reçu un sms, elle m'a dit 'J'y vais, je monte dans la voiture. S'il m'arrive quoi que ce soit, c'est Mahfoud. S'il n'y a pas de nouvelles, donnez l'alerte à mon frère'. Je lui ai dit 'Donne moi ta localisation'. Je n'avais pas de réseau et après, je n'avais plus de contact", affirme le jeune homme. 

L'enquête continue afin de comprendre ce qu'il s'est passé cette nuit du 25 janvier. Les résultats de l'autopsie n'ont pas encore été rendus publics, précise l'émission diffusée sur TF1.

Le nombre de féminicides a augmenté de 20 % en France en 2021 par rapport à l'année précédente, avec 122 femmes tuées sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, contre 102 en 2020, selon un bilan publié en août 2022 par le ministère de l'Intérieur. Le bilan moins élevé de 2020, avec 102 femmes tuées contre 146 en 2019, avait été exceptionnel, sans qu'on sache quel rôle y ont joué les périodes de confinements et couvre-feu.