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La France a dévoilé mardi son plan d'actions contre les PFAS, surnommés "polluants éternels", et affiché son soutien à un projet de restriction de leur fabrication et de leur usage porté par plusieurs pays européens.
"La priorité des autorités françaises est l'aboutissement du processus d'interdiction en cours au niveau européen, pour supprimer les risques liés aux PFAS", a souligné le ministère de la Transition écologique en présentant son plan.
Cinq pays européens (Allemagne, Danemark, Pays-Bas, Suède et Norvège) ont déposé vendredi dernier un projet de "restriction" de ces substances, estimant que leur fabrication et leur usage ne sont "pas contrôlées de manière adéquate".
Cette démarche, qui doit être détaillée le 7 février, se fait avec le "soutien de la France", souligne le gouvernement.
Les perfluorés (PFC) et polyfluoroalkylés (PFAS) sont une famille de composés chimiques de synthèse regroupant plus de 4.700 molécules soupçonnées pour certaines d'avoir un impact néfaste sur la santé. Elle doivent leur surnom à leur cycle de vie très long.
Dotées de propriétés anti-adhésives, imperméables et résistantes à la chaleur, ces substances sont présentes dans plusieurs domaines industriels et des objets de la vie courante: produits en téflon, emballages alimentaires, certains textiles...
Parmi les mesures annoncées, le gouvernement a dévoilé une "démarche d'identification des sites industriels potentiellement émetteurs de quantités significatives de PFAS". Les usines de fabrication de mousse anti-incendie ou encore de poêles anti-adhésives devront ainsi mener des analyses en préambule à une "démarche de réduction" des rejets.
Le site Arkema de Pierre-Bénite (Rhône) -- récemment envahi par des activistes de la défense de l'environnement -- doit être "préfigurateur" de cette démarche d'identification et de diminution.
"Il s'agit dans un premier temps de mieux connaître ces substances dans l'environnement, les quantifier et les mesurer, et ensuite de mettre en place des actions de réduction à la source chez les principaux émetteurs", a souligné le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu.
L'ONG Générations futures, qui a récemment publié une étude concluant que la présence des PFAS dans les eaux en France est "probablement sous-estimée", s'est félicitée du soutien de la France à une restriction européenne mais a par ailleurs accueilli froidement le plan gouvernemental.
"Les mesures proposées restent très floues et ne contraignent toujours pas les industriels à limiter leurs rejets de PFAS", a regretté François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.