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Des actions violentes menées par des black blocks ont émaillé la grande manifestation organisée par l'intersyndicale à Lyon pour le 1er mai, marquée par des heurts avec les forces de l'ordre et d'importantes dégradations sur le parcours, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Divers incidents liés à la présence en début de cortège de "2.000 individus à risque dont 1.000 black blocks" selon la préfecture, sont survenus durant le défilé qui a réuni au total 17.000 manifestants selon la préfecture, quelque 45.000 selon la CGT.
Des jets de projectiles ont visé à plusieurs reprises les forces de l'ordre qui ont répliqué avec des tirs multiples de grenades lacrymogènes, y compris à l'arrivée du cortège place Bellecour, dans le centre de Lyon, embrumée par les fumées blanches.
La préfecture a fait état de 40 interpellations, dont 33 autour de la place Bellecour après le saccage notamment d'une supérette et deux un peu plus tôt et en amont de la place, sur le pont de Guillotière, où les heurts avec les forces de l'ordre ont été particulièrement violents, avec usage de lanceurs d'eau.
Au total, les forces de l'ordre ont dénombré 15 blessés légers dans leurs rangs et un plus sérieusement à une main. Six personnes ont été aussi légèrement blessées lors de la manifestation qui s'est dispersée peu après 17H00, selon la préfecture.
Au moins quatre voitures ont été incendiées sur le parcours, des abribus, des commerces, des banques, des assurances et des agences immobilières ont été vandalisés par des perturbateurs cagoulés et habillés de noir sur le parcours du défilé qui a duré plusieurs heures. Au moins deux supérettes ont subi des pillages, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.
La préfecture du Rhône a dénoncé sur Twitter les "comportements criminels" des "groupes violents", mais s'est félicitée de l'utilisation de deux drones de surveillance, décidée la veille par arrêté préfectoral.
Cet usage a permis de "détecte(r) un mouvement d'éléments radicaux qui souhaitaient s'en prendre à la mairie du 7e arrondissement" et les forces de l'ordre ont "ainsi pu intervenir immédiatement pour les repousser", selon la préfecture.
Plusieurs centaines de milliers de personnes ont défilé lundi matin dans toute la France pour un 1er mai à la fois "festif" et "combatif", l'intersyndicale entendant montrer qu'elle n'abandonne pas sa lutte contre la réforme des retraites, même si les stratégies pourraient rapidement diverger sur la suite du mouvement.
Au départ du cortège, avec chants, musique et slogan, le secrétaire départemental de la CGT Joao Pereira Afonso avait salué à Lyon "un premier mai historique" en soulignant que "depuis quinze ans on n’a pas vu une intersyndicale aussi soudée défiler le 1er mai".