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Olivier Faure, lui-même fragilisé, tente de recoller les morceaux du PS

Olivier Faure, qui s'affirme reconduit à la tête du PS malgré les contestations de son rival le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, se retrouve lundi à la tête d'un parti plus divisé que jamais, qu'il va devoir tenter de rassembler.

Alors qu'un congrès à Marseille doit entériner en fin de semaine les résultats de l'élection interne, le premier secrétaire sortant a convié à 14h00 au siège du parti Nicolas Mayer-Rossignol et Hélène Geoffroy, qui n'avait pu se maintenir au second tour et avait appelé à soutenir le maire de Rouen.

A leur arrivée, les deux rivaux d'Olivier Faure ont dit vouloir "sortir par le haut" de cette crise.

M. Faure avait assuré plus tôt "chercher à rassembler l'ensemble des socialistes".

Une tâche qui va s'avérer compliquée, tant les tensions sont grandes entre les deux camps.

A en croire Hélène Geoffroy à son arrivée à Ivry, "pour l'instant il n'y a pas de premier secrétaire au PS", et Nicolas Mayer-Rossignol, qui se dit lui-même vainqueur du scrutin, a répété que "personne ne pouvait s'autoproclamer" chef du parti, "quand il y a des fraudes manifestes".

M. Faure a affirmé lundi matin n'avoir "aucun doute" sur sa victoire, qui serait "incontestable".

Un nouveau décompte dimanche a donné 51,09% des voix au sortant contre 48,91% à son rival. Mais Nicolas Mayer-Rossignol réclame la poursuite du recomptage et dénonce des "fraudes dignes d'un autre temps", que dément Olivier Faure.

Déjà fragilisé par l'échec historique de sa candidate à la présidentielle Anne Hidalgo (1,7%), le PS s'enfonce dans la crise depuis jeudi et le vote des adhérents socialistes pour désigner leur Premier secrétaire.

Olivier Faure assure que sa ligne de rassemblement de la gauche avec la Nupes, nouée en mai avec LFI, EELV et le PCF, est désormais majoritaire. "Chacun doit admettre qu’une ligne s’est dégagée et qu’il n’est donc pas question de sortir du rassemblement de la gauche et des écologistes", a-t-il défendu dans le JDD.

Mais "une direction sortante qui fait jeu égal avec un collectif que nous avons monté il y a quatre mois, c'est pas une victoire pour la direction sortante", a souligné Nicolas Mayer-Rossignol dimanche soir devant la presse.

Le maire de Rouen, plus critique sur l'alliance Nupes et notamment avec La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon, veut modifier cette union, pour que le PS soit "allié mais pas aligné".

- "Congrès de la Bouillabaisse" -

"Olivier Faure n'a jamais été aussi affaibli", affirme un soutien de l'élu normand. "Et si ses manipulations l'emportent, il aura une forte opposition contre lui au sein du PS, car nous ne partirons pas", prévient le même parlementaire.

L'entourage d'Olivier Faure veut croire que le rassemblement est possible. Mais, constate un député, "il faut que ceux qui ont perdu, même d'une courte tête, reconnaissent leur défaite, et trouvent un accord politique".

Pour lui, "Nicolas Mayer-Rossignol est aussi en train de perdre des plumes, et de s'abimer" dans cette bataille.

Le maire de Rouen propose "une direction collégiale" pour sortir de la crise. Car quel que soit le vainqueur, "le parti est fracturé, et le Congrès de Marseille risque d'être celui de la Bouillabaisse".

Une option impossible pour Christophe Clergeau, un proche d'Olivier Faure. C'est, avec "le fait qu'Olivier Faure a gagné", "le seul point qui ne peut pas faire débat".

"Il n'y a pas de chemin de victoire au tapis vert pour Nicolas Mayer-Rossignol", car "pas un scénario" ne lui donne la victoire, affirme M. Clergeau, même si on supprime les votes de la section de Liévin (Pas-de-Calais), particulièrement ciblée par le maire de Rouen pour ses "irrégularités".

"Que peut faire Nicolas Mayer-Rossignol, quand le premier vote sur les textes d'orientation le 12 janvier ne lui a accordé que 30% des voix, et que 80% des adhérents ont voté pour ne pas sortir de la Nupes ?", interroge-t-il.

Il souligne qu'Olivier Faure a proposé "une direction ouverte aux différentes sensibilités du parti", en proposant par exemple que Nicolas Mayer-Rossignol soit "associé aux orientations stratégiques, notamment pour les européennes".

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