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Signé Giltay: le nouveau Premier ministre français aura du pain sur la planche, quels sont les gros dossiers qui l'attendent?

Emmanuel Macron devait nommer jeudi le nouveau chef du gouvernement, son nom sera finalement dévoilé aujourd'hui sur fond de crise de confiance entre le président et les Français. Au-delà des noms qui circulent, une chose est sûre, quel qu'il soit, le nouveau Premier ministre aura du pain sur la planche.

Une fois choisi, le nouveau locataire de Matignon aura la charge de négocier avec les partis de l'arc républicain une participation au gouvernement. Ou à défaut d'un soutien franc et massif, l'engagement à ne pas le censurer. Ensuite seulement, il composera son équipe. Il prononcera son discours de politique générale devant l'Assemblée nationale la semaine prochaine. Et ensuite, il lui faudra s'attaquer au budget.

Le vote d'une loi spéciale élaborée par l'équipe Barnier devrait permettre d'éviter un shutdown. Mais ce ne sera qu'un pis-aller. Il faudra concocter un vrai budget pour 2025, avec pour le nouveau chef du gouvernement un choix à faire : reprendre le texte de Barnier en le modifiant à la marge (ce qui pourrait être assez rapide), ou repartir de zéro, ce qui prendrait au moins trois mois.

Au-delà du budget, entre les agriculteurs qui attendent des réponses et sont prêts à ressortir les tracteurs, la relance du chantier sur la fin de vie et l'éducation nationale où l'on prévoit des suppressions de postes, le nouveau Premier ministre ne manquera pas de travail.

Le casting

Il reste une question à régler pour Emmanuel Macron : le casting. Après le centriste François Bayrou qui tenait l'accord de mardi, le hollandiste Bernard Cazeneuve, dont le nom revient régulièrement, d'autres sont cités : les sarkozystes Sébastien Lecornu ou Catherine Vautrin, et le petit dernier, reçu mercredi à l'Élysée, Roland Lescure.

Ancien ministre de l'Intérieur de Gabriel Attal, ce franco-canadien de 58 ans, actuel député des Français d'Amérique du Nord, demi-frère de Pierre Lescure, l'ex-PDG de Canal+, cocherait toutes les cases et d'abord, les exigences macronistes. Libéral à l'américaine, mais issu du PS, il est proche des options économiques du Président.

Le problème, c'est qu'il a pris des positions opposées à celles du ministre de l'Intérieur, le républicain Bruno Retailleau, sur l'immigration, et qu'il a tenu des propos très durs à l'encontre du Rassemblement national. Le parti de Marine Le Pen a déjà annoncé qu'il le censurerait.

Quant à François Bayrou, qui attend son heure depuis si longtemps, il pourrait prendre très mal le fait de ne pas être désigné. Son soutien était déterminant dans l'élection d'Emmanuel Macron en 2017. Quitte à faire roi, pourrait-il lancer au Président avant de le lâcher, ce qui mettrait tout l'édifice par terre ? On peut comprendre les hésitations du chef de l'État, qui, hélas, pour lui, ne peut pas nommer à Matignon le seul candidat qui lui conviendrait parfaitement... Un certain Emmanuel Macron.

 

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