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La cour militaire de République démocratique du Congo a rendu son verdict. La condamnation à mort de Jean-Jacques Wondo, expert militaire belge, a été confirmée, rapportent ses proches.
Jean-Jacques Wondo, citoyen belge, expert des questions militaires et directeur adjoint à l'Administration générale des maisons de justice, est incarcéré depuis huit mois à Kinshasa. Il a été jugé en appel avec 37 personnes condamnées à mort en première instance pour une tentative de "coup d'État" survenue en mai dans la capitale congolaise.
Selon des sources proches, sa condamnation à mort a été confirmée.
Le 19 mai 2024 au petit matin à Kinshasa, plusieurs dizaines d'hommes armés avaient attaqué le domicile d'un ministre avant d'investir le palais de la Nation, bâtiment historique abritant des bureaux du président Félix Tshisekedi. L'intervention des forces de sécurité avait mis fin à leur action et abouti à la mort de quatre assaillants. Cinquante et une personnes ont été présentées à la justice dans ce dossier. Quatorze ont été acquittées lors du premier procès, tandis que toutes les autres ont écopé de la peine capitale, dont Jean-Jacques Wondo.
Le Belge est considéré par la justice congolaise comme "le concepteur (...) du coup d'État manqué".
Sa famille et de nombreux soutiens se sont mobilisés pour défendre la cause de Jean-Jacques Wondo. La diplomatie belge a jugé "particulièrement inquiétantes" les peines de mort prononcées. Les élus de l’Union européenne ont "demandé instamment" au gouvernement congolais d’annuler immédiatement cette condamnation à mort, ainsi que celles d’autres personnes qui n’ont "pas eu droit à un procès équitable". Selon les dernières informations, ces demandes n'ont pas été entendues.
Réaction des Affaires étrangères
"La Belgique a pris note du verdict concernant notre compatriote Jean-Jacques Wondo, avec une grande déception et une incompréhension totale, compte tenu de la grande faiblesse des éléments présentés durant les audiences et du manque manifeste de preuves crédibles", peut-on lire dans un communiqué des Affaires étrangères. Le communiqué stipule que cette condamnation ne peut pas être prise à la légère et qu'elle aura "des conséquences" sur les relations bilatérales.
"Nous rappelons immédiatement notre ambassadeur à Kinshasa temporairement pour des consultations et nous convoquons l’Ambassadeur de la République démocratique du Congo pour exprimer nos plus vives préoccupations", est-il précisé.
Un point est également accordé à l'état de santé de Jean-Jacques Wondo: "Elle reste un point d'attention majeur. Nous continuerons à plaider avec les autorités pour qu'il puisse bénéficier des soins appropriés."