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Le Premier ministre, Alexander De Croo, a imploré mardi soir à New York, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, le secteur de la joaillerie à parcourir "le dernier mile" pour faire aboutir l'initiative sur les diamants. Ce projet, que le Belge a porté devant les pays du G7, doit permettre de bannir les diamants russes du marché.
Les diamants provenant de Russie ne font jusqu'ici l'objet d'aucune sanction à l'encontre du pays. Les revenus générés par la vente de ces pierres précieuses contribuent pourtant à financer la guerre d'agression menée par Moscou en Ukraine.
La Belgique était restée réticente, car le centre mondial du négoce du diamant brut et poli se trouve sur son territoire, à Anvers. On recherchait un mécanisme inébranlable pour tracer les diamants et ainsi empêcher que les pierres précieuses russes ne se retrouvent sur le marché des pays du G7 (Etats-Unis, Canada, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Japon et l'UE). Le dispositif est presque prêt désormais.
Devant le gratin de la joaillerie réuni pour l'occasion à la résidence du consul général belge à New York, Alexander De Croo a donc invité les parties prenantes à faire aboutir l'initiative. "Les diamants russes symbolisent désormais la guerre et les violations des droits humains", a insisté le Premier ministre. "Rendre le système totalement transparent demande un travail important que nous devons mener ensemble. Faisons ce dernier pas pour implémenter le système au premier janvier 2024."
Comment faire?
Le nouveau protocole de traçabilité s'appuierait sur plusieurs mécanismes de contrôle, dont le processus de Kimberley - ce système de certification international établi en 2003 pour endiguer l'afflux de diamants de conflits sur le marché mondial - le tout cadenassé par la technologie Blockchain. S'il aboutit, le système devrait éjecter les pierres russes et faire chuter la valeur de celles-ci sur le marché, au profit de diamants provenant du continent africain.