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Birmanie: plus de 3.000 détenus graciés par la junte pour le Nouvel An bouddhiste

La junte birmane a annoncé lundi la libération de plus de 3.000 prisonniers à l'occasion du Nouvel An bouddhiste, sans préciser si cette amnistie s'appliquait à ceux arrêtés dans le cadre de sa répression contre l'opposition.

Le chef de la junte Min Aung Hlaing a "gracié 3.015 détenus pour célébrer le Nouvel An birman, pour la paix du peuple, et sur des bases humanitaires", a indiqué le service communication de l'armée au pouvoir.

En cas d'une nouvelle infraction à la loi, les personnes libérées devront purger le restant de leur condamnation avec une peine supplémentaire, est-il indiqué.

Le communiqué n'a pas précisé si des opposants à la junte, ou des journalistes emprisonnés pour avoir couvert le putsch, étaient concernés par l'amnistie.

Depuis le coup d'Etat du 1er février 2021 qui a renversé la dirigeante élue Aung San Suu Kyi, les militaires ont procédé à l'arrestation de milliers de dissidents, menant une répression violente dénoncée par les groupes de défense des droits.

Des combats ont éclaté dans plusieurs régions de la Birmanie, entre la junte et ses opposants armés -- à la fois des combattants anti-coup, et des groupes ethniques qui la combattent depuis des années.

Environ 170 personnes ont trouvé la mort mardi lors d'un raid aérien dans un village de la région de Sagaing (centre), la junte justifiant cette attaque par la présence de nombreux rebelles sur les lieux.

En réaction à ce massacre qui a provoqué de nouvelles réactions d'indignation à l'international, plusieurs grandes villes birmanes sont restées silencieuses au moment des festivités du Nouvel An bouddhiste, marquées habituellement par de grandes batailles d'eau dans les rues.

Plus de 21.000 personnes ont été arrêtées depuis le coup d'Etat, selon une ONG locale. Le coup de filet de la junte a concerné au moins 170 journalistes, d'après les Nations unies.

Aung San Suu Kyi (77 ans) reste détenue dans la capitale Naypyidaw, où elle purge une condamnation de 33 ans de prison pour une litanie de charges, jugées politiques par les groupes de défense des droits humains.

Ceux-ci avaient contesté l'amnistie de près de 23.000 détenus peu de temps après la prise de pouvoir des militaires, une décision visant selon eux à faire de la place dans les prisons pour les opposants de la junte et à créer du chaos dans les communautés.

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