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Elisabeth Borne a honoré lundi à Vincennes (Val-de-Marne) la mémoire et les "combats" de Françoise Rudetzki, inlassable porte-parole des victimes du terrorisme, décédée le 17 mai.
"Sa pugnacité et sa volonté étaient ses marques de fabrique. Rien ne pouvait l’arrêter dans sa recherche du droit, de la justice, de la réparation", a salué la Première ministre, au siège du Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI), dont Mme Rudetzki avait obtenu la création.
Accompagnée par le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, Elisabeth Borne a dévoilé une plaque en son honneur dans les bâtiments du FGTI après avoir échangé avec des associations de victimes.
"Plus qu’un nom, cette plaque est le symbole du courage et de la détermination. Elle est un hommage à toutes les victimes, un message de fraternité, et un engagement ferme à toujours mieux aider, mieux accompagner, celles et ceux que le terrorisme a marqué à jamais", a souligné la cheffe du gouvernement.
Décédée à l'âge de 73 ans, Mme Rudetzki a elle-même été grièvement blessée lors d'un attentat en 1983.
Elle a créé SOS Attentats, première association de défense des victimes d'actes de terrorisme en décembre 1985, et obtenu quelques mois plus tard le lancement du FGTI.
Ce fonds indemnise les personnes tuées ou blessées dans des attentats, une garantie étendue par la suite aux victimes d'infractions pénales (viols, agressions, braquages).
Les victimes d’attentats ont également obtenu le droit de se constituer partie civile dans les procès en terrorisme, et ont été reconnues comme des victimes civiles de guerre.
Françoise Rudetzki, dont une partie de sa famille a disparu dans la Shoah, a aussi œuvré à la création d’un musée-mémorial du terrorisme qui doit voir le jour en 2027.
"On ne peut pas réparer l’irréparable, mais on peut accompagner les victimes pour qu'elles reconstruisent leur vie", a souligné son frère William Dab. En marge de la cérémonie, il a remis un livre à Mme Borne évoquant le père de la Première ministre, un ancien déporté qui a mis fin à ses jours quand sa fille avait 11 ans.
Emmanuel Macron avait honoré le 1er juin la mémoire de Mme Rudetzki, lors d’un hommage national à Paris aux Invalides.