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Une femme américaine enceinte, déclarée en état de mort cérébrale, est maintenue en vie pour permettre à son foetus de se développer. Cette histoire troublante fait beaucoup de bruit aux États-Unis, car ce n'était pas la volonté explicite de la mère de poursuivre la grossesse. Comment expliquer cette situation ?
En février dernier, Adriana Smith, une Américaine de 30 ans, infirmière de profession, mère d'un petit garçon et enceinte de 9 semaines, tombe dans le coma après que des caillots de sang aient été découverts dans son cerveau. La jeune femme est déclarée en état de mort cérébrale, mais elle continue de respirer, et donc de vivre, uniquement grâce à des machines.
Dans ce cas, il appartient à la famille de décider de débrancher Adriana Smith ou non. Dans cet hôpital la question n'a pas été posée aux proches. La jeune femme a été d'office maintenue en vie, car elle est enceinte et l'hôpital voulait la maintenir en vie artificiellement pour se conformer aux lois en vigueur en Georgie, dans le sud-est des États-Unis. Cette loi anti-avortement interdit les IVG à partir du moment où une activité cardiaque est détectée chez un fœtus. Entretemps, le fœtus est à 21 semaines, environ 5 mois : Adriana en est donc à la moitié de sa grossesse.
L'interprétation de cette loi anti-avortement fait débat. D'un côté, un sénateur républicain a salué la décision de l'hôpital estimant qu'il agissait légalement. De l'autre, des associations, des démocrates, des profs d'unifs ont estimé que la loi ne s'appliquait pas dans ce cas-ci, car selon eux, le texte criminalise les "interventions médicales qui interrompent une grossesse (...) et qui sont motivées par une intention de mettre fin à une grossesse". Or ici, si on débranche Adriana, ce n'est pas précisément pour interrompre la grossesse.
De son côté, la famille s'indigne de ne pas avoir été consulté et de ne pas avoir eu le choix.
Comment se porte le foetus?
Mais est-ce que le fœtus va se développer correctement sachant que sa mère est déclarée en état de mort cérébrale ? C'est toute la question. Les médecins disent ne pas avoir la réponse. Le fœtus présenterait d'ailleurs déjà des complications. Mais de telles situations se sont déjà produites dans le passé : des enfants sont parfois nés par césarienne alors que leur mère était dans le coma. C'est possible si les fonctions vitales de la mère sont assurées, à savoir sa température, sa pression artérielle, son oxygénation et son équilibre hydrique.


















