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Environ 5.000 migrants coincés dans le désert d'Agadez, au Niger

Quelque 5.000 personnes originaires des pays subsahariens se retrouvent "abandonnées dans des conditions extrêmes" dans la ville d'Assamaka, dans le désert d'Agadez, au Niger, alerte mercredi Médecins du monde. D'après l'ONG, les milliers de réfugiés ont "des besoins humanitaires criants" après avoir été expulsés d'Algérie.

"Entre janvier et mars 2023, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), 7.700 personnes exilées, principalement originaires du Niger, Mali, Guinée, Nigéria et Sierra Leone, ont été expulsées d'Algérie et déplacées à la frontière avec le Niger. 5.000 personnes sont arrivées à pied à Assamaka et sont actuellement livrées à elles-mêmes, dans des conditions de vie inhumaines", assure l'organisation.

Celle-ci poursuit en soulignant que les organismes humanitaires, locaux et internationaux n'ont plus assez de ressources et de capacités pour fournir une aide vitale.

"Nos équipes médicales rencontrent des hommes, femmes et enfants (notamment des mineurs non-accompagnés), qui ont parfois effectué des kilomètres à pied, sous des températures dépassant les 40°C. Ces personnes sont affamées et déshydratées. Elles ont besoin de nourriture, d'eau potable, de soins de santé et d'un accès aux infrastructures sanitaires. Leur détresse psychologique est extrême", s'alarme le coordinateur général de Médecins du Monde au Niger, le docteur Toupou Lancinet.

Médecins du Monde estime que cette crise humanitaire résulte de "l'externalisation de la gestion des frontières et des politiques migratoires de l'Union européenne, qui ne cessent de durcir", violant ainsi le droit international et les droits fondamentaux des personnes exilées.

L'ONG demande, dès lors, à l'UE une révision de ses politiques migratoires et la cessation des "arrestations et refoulements des personnes migrantes et demandeuses d'asile de l'Algérie vers le Niger".

Elle appelle également la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) à prendre ses responsabilités pour assurer la sécurité de ces personnes coincées en région désertique.

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