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Le parquet équatorien a demandé vendredi l'assignation à résidence de l'ancien président équatorien Lenin Moreno, soupçonné d'avoir reçu des pots-de-vin de la part d'une entreprise chinoise en échange d'un contrat pour la construction du plus grand barrage hydroélectrique du pays.
Au total, 36 autres personnes sont aussi visé par cette enquête. Elles risquent jusqu'à sept ans de prison.
Les accusés "auraient reçu environ 76 millions de dollars de pots-de-vin". Une somme record en Equateur pour ce genre d'affaires, selon le bureau du procureur.
Le réseau de corruption présumé a opéré entre 2009 et 2018 autour de la construction du projet hydroélectrique Coca-Codo Sinclair, accordée à l'entreprise chinoise Sinohydro pour un coût de 2,34 milliards de dollars.
La centrale hydroélectrique, située entre les provinces amazoniennes de Napo et Sucumbios (est), a commencé à fonctionner en 2016 et a la capacité de couvrir 30% de la demande énergétique nationale.
La procureure générale d'Equateur Diana Salazar a requis "la détention préventive pour toutes les personnes faisant l'objet d'une enquête", a indiqué son bureau sur Twitter.
Mais en raison de l'âge avancé de quatorze d'entre elles, "l'assignation à résidence est demandée", comme dans le cas de l'ex-président Moreno, a précisé la même source.
L'ancien président, âgé de 69 ans, se déplace en fauteuil roulant après avoir été blessé par balle lors d'un vol en 1998.
M. Moreno, qui occupe depuis 2021 le poste de commissaire de l'Organisation des Etats américains (OEA) chargé des questions de handicap au Paraguay, nie ces accusations de corruption."Je n'ai, ni n'ai eu aucune responsabilité dans la passation du marché du projet Coca-Codo Sinclair", avait tweeté l'ancien président le 22 février.
Selon le bureau du procureur, le groupe familial de Moreno aurait reçu quelque 660.000 dollars provenant du réseau de corruption.