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Des milliers de personnes ont manifesté samedi soir à Tel-Aviv et dans d'autres villes israéliennes contre un projet de réforme de la justice controversé, quelques jours avant une échéance jugée cruciale pour la suite du processus, ont constaté des journalistes de l'AFP.
L'annonce du projet gouvernemental début janvier a donné lieu à l'un des plus importants mouvements de contestation qu'ait connu le pays depuis sa création en 1948.
Le camp des opposants à la réforme manifeste ainsi chaque samedi soir, principalement à Tel-Aviv, mais aussi dans de nombreuses villes du pays.
"Une démocratie ne peut exister sans Cour suprême. Démocratie! Démocratie!", scandaient les manifestants à Tel-Aviv.
La manifestation a eu lieu à quelques jours d'une audience à la Cour suprême devant examiner des recours déposés contre un des points clef de la réforme, adopté par le Parlement en juillet et visant justement à limiter les pouvoirs de la Cour suprême que la droite et les partis religieux juifs jugent politisée.
"La Cour suprême est suprême", pouvait-on lire sur une banderole lors du rassemblement.
"Mardi, la Cour suprême aura une discussion pour savoir si la loi que le gouvernement a approuvée est légale ou pas", a déclaré à l'AFP un protestataire de 21 ans, Yuval Inbar.
"On vient ici parce qu'on a peur que le gouvernement ne respecte pas la Cour suprême", a-t-il dit.
Benjamin "Netanyahu a été pris en otage par les colons messianiques qui tentent de faire la révolution", a dit à l'AFP un autre manifestant, Josh Drill, en référence au Premier ministre israélien, à la tête de l'un des gouvernements les plus à droite de l'histoire d'Israël.
"Ils essaient de (...) transformer le système de gouvernement en autocratie", a-t-il accusé.
Plusieurs milliers d'Israéliens avaient manifesté jeudi soir à Jérusalem en soutien au projet de réforme.
Selon le gouvernement, la réforme vise entre autres à rééquilibrer les pouvoirs, en diminuant les prérogatives de la Cour suprême au profit du Parlement.
Les opposants à la réforme craignent de leur côté que les changements proposés, en faisant sauter des garde-fous à l'action du pouvoir législatif et exécutif, ne fassent basculer la démocratie israélienne vers un système illibéral.
Ils accusent M. Netanyahu, en procès pour plusieurs affaires de corruption, de conflit d'intérêts et de vouloir cette réforme pour se sortir de ses ennuis judiciaires.