Stepanakert, la capitale de la République autoproclamée du Haut-Karabakh, est presque entièrement vidée de sa population. Il ne reste que quelques centaines de personnes, d'après la Croix-Rouge, qui utilise des mégaphones pour retrouver les derniers habitants.
C'est ainsi qu'une femme alitée a été découverte chez elle, a affirmé à la presse Marco Succi, un membre du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Incapable de se déplacer, celle-ci a été transportée en ambulance en direction de l'Arménie. Lorsqu'ils ont fui la capitale de l'ex-enclave séparatiste arménienne, ses voisins lui ont laissé de la nourriture et des boissons. La réserve de denrées était cependant épuisée lorsque les membres de la Croix-Rouge ont retrouvé l'habitante.
Le membre du CICR évoque une situation "surréaliste". "Bien que la capitale soit presque déserte, des besoins humanitaires y demeurent présents", a-t-il souligné. "Nous essayons de trouver les personnes qui ont besoin de médicaments ou de soutien psychologique par exemple". L'électricité fonctionne toujours, de même que l'accès à l'eau.
La police azerbaïdjanaise patrouille dans les rues de Stepanakert, où vivaient encore environ 55.000 personnes avant la reprise des hostilités arméno-azerbaïdjanaises.
Sur les 120.000 habitants de la région du Haut-Karabagh, plus de 100.000 ont fui après une offensive militaire éclair lancée par l'Azerbaïdjan pour reprendre le contrôle de l'enclave arménienne située sur son territoire.
Déjà au cœur de deux guerres entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, l'une dans les années 1990 et l'autre en 2020, l'indépendance proclamée par la république autoproclamée du Haut-Karabakh n'a été reconnue par aucun État membre de l'ONU. Depuis l'exode massif des populations, Erevan accuse Bakou de mener un "nettoyage ethnique" dans le territoire.
L'Azerbaïdjan nie, et assure au contraire vouloir "réintégrer" les résidents arméniens du Haut-Karabakh, qu'il appelle à rester.
