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Pas de grand mouvement sur le front du chômage au deuxième trimestre: le nombre de demandeurs d'emploi sans activité (catégorie A) est resté stable, approchant, mais sans passer dessous, la barre symbolique des 3 millions de chômeurs.
Selon les chiffres publiés mercredi par le ministère du Travail, le nombre de chômeurs (catégorie A, sans activité) a diminué de 0,2% en France (hors Mayotte) au deuxième trimestre par rapport au trimestre précédent, soit 4.900 inscrits en moins, à 3,011 millions.
La dernière fois que le nombre de chômeurs de catégorie A a été sous la barre des 3 millions remonte au 3e trimestre 2011 (2,991 millions), il y a donc presque 12 ans.
En incluant l'activité réduite (catégories B et C de Pôle emploi), le nombre de demandeurs d'emploi est en légère baisse de 0,5% au deuxième trimestre (-26.100) et s'établit à 5,343 millions, selon la Direction des statistiques du ministère du Travail (Dares).
Au premier trimestre, le chômage avait diminué de 1,2% (-35.600). Sur un an, la baisse en catégorie A est de 5%. Elle est de 1,9% en catégorie A, B et C.
Le ministre du Travail Olivier Dussopt a aussitôt salué sur Twitter, rebaptisé "X", une "bonne nouvelle vers le plein emploi", notant que le nombre de demandeurs d'emploi "poursuit sa baisse".
Au deuxième trimestre, la catégorie B enregistre une forte baisse de 2,1% et la catégorie C de 0,3%.
En catégorie A, pour la seule France métropolitaine, le nombre de demandeurs d'emploi augmente de 0,4% pour les moins de 25 ans (+2,1% sur un an), de 0,6% pour ceux âgés de 25 à 49 ans (-5,3% sur un an) et recule de 1,7% pour ceux âgés de 50 ans ou plus (-7,5% sur un an).
- Feuille de route assurance chômage -
Le nombre de chômeurs diminue par ailleurs dans cinq régions et est stable ou augmente dans les autres (avec des écarts allant de -1,9% en Provence-Alpes-Côte d'Azur à +1,1% dans le Grand Est)
Sur le front du chômage de longue durée, le nombre de demandeurs d'emploi inscrits depuis un an ou plus (en catégorie A, B, C) diminue de 1% (-8,6% sur un an). Ils représentent 44,1% des demandeurs d'emploi.
Pour accélérer la baisse du chômage et atteindre son objectif de plein emploi - un taux de chômage mesuré par l'Insee au sens du Bureau international du travail (BIT) autour de 5% en 2027 (contre 7,1% actuellement) -, le gouvernement mise notamment sur la transformation de Pôle Emploi en France Travail.
Un projet de loi en ce sens, adopté au Sénat en première lecture mi-juillet, sera au menu de l'Assemblée en octobre. Ce texte "pour le plein emploi" doit donner naissance au réseau France Travail, incluant Pôle Emploi comme opérateur principal, pour mieux coordonner les acteurs du service public de l'emploi.
Le gouvernement mise aussi sur les réformes de l'assurance chômage. Les partenaires sociaux doivent négocier une nouvelle convention d'indemnisation des chômeurs, puisque les règles actuelles sont soumises à une date butoir au 31 décembre 2023. La loi prévoit un délai de négociation de quatre mois et ils attendent de façon imminente la "lettre de cadrage" du gouvernement qui fixe des objectifs (notamment d'économies) à atteindre.
Mais la négociation risque d'achopper. Le patronat ne voit pas l'intérêt d'une négociation car il se satisfait des règles actuelles, issues des deux réformes imposées par l'exécutif depuis 2021. Des règles que les syndicats veulent au contraire remettre en cause.