Partager:
Au moins 66 personnes ont perdu la vie et 51 ont été blessées dans l'incendie de leur hôtel apparemment dépourvu de système d'alarme, survenu mardi en pleine nuit dans une station de ski du centre de la Turquie.
Selon le ministre de l'Intérieur Ali Yerlikaya, qui a confirmé ce bilan en milieu d'après-midi, l'incendie s'est déclaré "à 03h27 du matin (00h27 GMT)", alors que 238 clients étaient enregistrés dans l'établissement de luxe de douze étages, le Grand Kartal, situé à Kartalkaya, station de ski à 170 km à l'est d'Ankara. Le feu est désormais maîtrisé et les opérations de refroidissement se poursuivent. Au moins 66 personnes sont décédées et 51 ont été blessées dans ce tragique incendie.
Quatre personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue, dont le directeur de l'hôtel, a annoncé le ministre de la Justice, Yilmaz Tunc. La cause du sinistre n'est pas encore connue mais la polémique et la colère enflent déjà parmi les rescapés qui dénoncent des négligences.
"Nous avons regardé les gens sauter"
Des voisins de l'hôtel, témoins des flammes, racontent. Omer était endormi lorsqu'il a été réveillé "vers 3h30 en entendant des cris". "Lorsque nous sommes sortis, nous n'avons d'abord vu que de la fumée dans le bâtiment. Après la fumée, les cris des gens ont commencé à s'intensifier. Comme nous ne pouvions pas voir les flammes à ce moment-là, nous avons essayé de les soutenir d'ici en leur disant 'Attendez, calmez-vous", puis, lorsque les flammes sont apparues, les gens ont soudain commencé à sauter de panique. Un ami a sauté du 11e étage", affirme-t-il au micro d'un média local.
"Un père criait à propos de son enfant d'un an; 'Je vais jeter mon enfant ou il va brûler' (...) Nous ne pouvions rien faire. Tout ce que nous pouvions faire, c'était regarder. Nous avons juste regardé les gens sauter..." Omer admet s'être enfui face à ces terribles scènes "pour que ce ne soit pas gravé dans notre subconscient parce que nous avons vu beaucoup de choses". Selon lui, il aurait fallu au moins une heure et demie pour qu'un véhicule chargé de l'Autorité nationale d'intervention en cas de catastrophe arrive.
Melvut, un autre voisin, confirme: "Il n'y avait rien à faire. Il y avait des lits d'appoint au premier étage, alors nous les avons jetés pour qu'ils tombent sur un sol mou quand ils sautaient..." Mais le fleu s'est vite propagé et les efforts étaient vains. "Nous n'avons rien pu faire. Nous nous sommes contentés de regarder. Tout ce que nous pouvions faire, c'était pleurer... C'était comme l'apocalypse", poursuit-il. "Les flammes ont englouti l'hôtel immédiatement, en une demi-heure, très rapidement..."