Partager:
L'Europe veut renforcer sa défense : pour ce faire, la Belgique doit également trouver plusieurs milliards. Comment faire ?
L'Europe compte réinvestir dans sa défense : Ursula von der Leyen, présidente de la Commission Européen a même lancé un plan "ReArm Europe" à hauteur de 800 milliards d'euros.
Si l'on entend beaucoup de chiffres à ce propos, qu'est-ce que cela implique concrètement pour la Belgique ? "La Belgique dépense aujourd’hui 1,3% de son PIB pour la défense", précise Martin Buxant, notre référent politique RTL info. "Le PIB, c’est l’ensemble des richesses produites dans un pays. 1,3%, cela fait environ 8 milliards d’euros chaque année pour la défense".
L’engagement promis par le gouvernement Arizona était d’arriver à 2% du PIB en 2029 : cela voulait dire 12 milliards par an à partir de 2029. Désormais, il y a une pression pour qu’on arrive à 12 milliards d’euros dès cet été. "La Belgique a donc 4 à 5 mois pour trouver ces 4 milliards d’euros supplémentaires", note Martin Buxant.
Mission impossible pour De Wever ?
Le problème, c'est que ces milliards ne tomberont pas du ciel. "Franchement, on imagine mal le gouvernement réduire encore les dépenses sociales et on imagine mal De Wever imposer une nouvelle taxe", admet notre référent.
Quelle marge de manœuvre possède-t-il alors ? "Les fameux bijoux de famille : les banques (BNP Paribas Fortis, Belfius...) ou des opérateurs comme Proximus et Bpost".
Problème : si vous vendez vos actifs, il faudra trouver une solution pour les autres années. "Le plus facile à réaliser, c’est BNP Paribas Fortis. La Belgique détient encore 5% de la banque française, au cours de bourse actuel, cela fait un peu plus de 4 milliards. Pile ce qu’il manque pour la défense".
Et l'argent russe ?
Actuellement, 200 milliards d’euros d’avoirs russes sont bloqués en Belgique. Peut-on s’en emparer ? "Certainement pas pour financer notre effort en matière de défense, ça ne marche pas ; ce serait de la confiscation des biens russes et il n’y a aucun mandat pour faire cela", tempère Martin Buxant. Ça pourrait même mettre en danger la confiance dans le système économique à une très large échelle ; si on commence à se servir et à confisquer, où est-ce que ça s’arrête ?"
En revanche, les intérêts que génèrent ces 200 milliards russes sont, eux, déjà versés à l’Ukraine, via un accord européen. La seule marge que peut utiliser la Belgique, c’est que tout cet argent, gardé en Belgique, génère des retombées fiscales importantes, mais là aussi, le pays s'est déjà engagé à le donner à l’Ukraine.

















