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Macron confirme Borne à Matignon, "ajustements" ministériels en vue

Au nom de la "stabilité" et avant de prendre la parole d'ici la fin de la semaine, Emmanuel Macron a confirmé lundi soir le maintien à Matignon d'Elisabeth Borne, qui entend désormais procéder à des "ajustements" dans son gouvernement.

"Pour assurer stabilité et travail de fond, le président de la République a décidé de maintenir la Première ministre", a annoncé l'entourage du chef de l'Etat, qui va s'expliquer "d'ici la fin de semaine" en "rappelant le cap clair qui est le sien", selon la même source.

Aussitôt après cette confirmation, Elisabeth Borne a annoncé qu'elle "souhait(ait) des ajustements" pour son gouvernement, selon Matignon, et qu'elle "les proposera au président de la République cette semaine".

"Pour que rien ne change, il ne faut rien changer. Le maintien d'Élisabeth Borne à Matignon traduit la dramatique déconnexion du président de la République qui a perdu tout contact avec le peuple et condamne le pays à l'impuissance et à l'immobilisme", a réagi sur Twitter la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen.

M. Macron, en déplacement jusqu'à mardi à Bruxelles, offre ainsi une première perspective sur l'issue qu'il compte donner à ses "100 jours", décrétés le 17 avril afin de trouver un débouché à la crise des retraites.

"L'objectif des cent jours a été tenu et le calme est revenu", après les émeutes qui ont embrasé la France fin juin, relève l'entourage de M. Macron.

"Le 14-Juillet a été un succès", poursuit-on de même source, alors que les craintes d'une nouvelle flambée des violences à l'occasion de la Fête nationale ne se sont pas confirmées.

"Le pays avance. L'exécutif doit travailler et préparer la rentrée", se félicite-t-il également.

Dans ce contexte, Emmanuel Macron "compte préparer la rentrée en rappelant le cap clair qui est le sien et en rassemblant fortement après cette période", ajoute-t-on de même source, alors que pour l'heure, l'exécutif a été incapable de former une majorité claire à l'Assemblée.

- "Jusqu'à la corde" -

Les émeutes fin juin avaient d'abord éloigné la perspective d'un remaniement, mais une fois les braises éteintes, les rumeurs avaient repris de plus belle, allant d'un simple ajustement technique à un changement de Premier ministre.

Le chef de l'Etat a finalement décidé de "maintenir" Mme Borne à Matignon... ce qui laisse aussi entendre qu'il a songé à l'en éloigner.

Le tout sur fond de campagne du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, revigoré par sa gestion des violences et qui "a une aversion profonde" pour ce qu'Élisabeth Borne "incarne en termes de rapport à la politique et aux gens", selon une députée Renaissance. "Cette technocratie qui s'est érigée au pouvoir, ça éloigne les gens", dit-elle.

Mais peut-être qu'au final, M. Macron "veut l'user jusqu’à la corde", avance un ancien ministre. "Et puis c'est vrai qu'il n'y a pas vraiment d'alternative qui apporte une majorité", ajoute ce dernier.

Première ministre en sursis, Élisabeth Borne a déjà survécu à des législatives ratées il y a plus d'un an, puis au 49.3 utilisé pour faire passer la très contestée réforme des retraites au printemps, et à de multiples dissonances avec le président de la République.

Mais, résiliente, sans concurrence capable de changer vraiment la donne, elle a finalement réussi à s'ancrer, posant ses jalons.

- Combrexelle arrive à Matignon -

Elle assurait ainsi il y a dix jours au Parisien avoir "délivré" la feuille de route des 100 jours d'Emmanuel Macron sur le travail, l'ordre républicain, la transition écologique et les services publics de la santé et de l'éducation. Tout en convenant dans la foulée, avec syndicats et patronat, d'un nouvel agenda social qui la projette à l'automne sur son contenu.

Elle a ainsi "imposé son calendrier à l'Élysée", analysait un cadre de la majorité

Elle va donc poursuivre son bail entamé il y a quatorze mois, avec à la tête de son équipe à Matignon un nouveau directeur de cabinet: Jean-Denis Combrexelle, spécialiste du Code du travail, nommé lundi dans la matinée.

Ancien président de la section du contentieux du Conseil d'État, M. Combrexelle a dirigé pendant treize ans, sous des gouvernements de droite puis de gauche, la puissante direction générale du travail au ministère du Travail (2001-2014).

La désignation de M. Combrexelle, accueillie plutôt favorablement par les partenaires sociaux, tombe à pic pour un gouvernement désireux de renouer avec le dialogue social après la douloureuse crise des retraites.

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