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La vice-présidente déchue du Parlement européen Eva Kaili doit sortir de prison vendredi, au lendemain de la remise en liberté sous bracelet électronique de deux des principaux suspects dans l'enquête pour corruption dite du "Qatargate", l'eurodéputé belge Marc Tarabella et l'ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri.
Dernière accusée encore détenue dans cette affaire, Mme Kaili sera elle aussi placée sous bracelet électronique, à son domicile bruxellois, à sa sortie de détention prévue à 10h00 locales (08H00 GMT), a indiqué son avocat, Me Michalis Dimitrakopoulos, jeudi soir.
Pier Antonio Panzeri est sorti jeudi matin de la prison de Saint-Gilles à Bruxelles, a constaté un photographe de l'AFP.
L'ancien élu socialiste, âgé de 67 ans, devenu en 2019 dirigeant de l'ONG Fight Impunity, avait été arrêté à Bruxelles le 9 décembre, jour d'une vague de perquisitions et d'interpellations qui a révélé le scandale.
Ce jour-là, les enquêteurs belges ont mis la main sur environ 1,5 million d'euros en argent liquide dans des sacs ou des valises découvertes notamment aux domiciles bruxellois de Mme Kaili et de M. Panzeri.
Soupçonné de corruption, M. Panzeri a accepté de collaborer avec la justice belge et de reconnaître qu'il avait dirigé "une organisation criminelle (...) en lien avec le Qatar et le Maroc", deux pays qui auraient utilisé ses services pour défendre leurs intérêts au sein du Parlement européen.
"Il est évidemment content de passer de la prison à son appartement, mais il reste détenu", le bracelet électronique n'étant qu'une modalité de la détention préventive, a expliqué à l'AFP son avocat Laurent Kennes.
L'avocat a demandé un aménagement permettant à son client de sortir "de temps en temps, si possible tous les jours, pour aller prendre l'air". "C'est nécessaire pour la santé mentale", a-t-il affirmé, soulignant que Pier Antonio Panzeri sortait d'un "épisode dépressif".
Marc Tarabella, eurodéputé socialiste de 59 ans, est lui aussi sorti de prison jeudi sous surveillance électronique. Il était incarcéré à la prison de Marche-en-Famenne (sud-est de la Belgique), après son inculpation pour corruption le 11 février.
"Je n'ai rien à me reprocher et je reste bien sûr à l'entière disposition des enquêteurs s'ils ont d'autres questions", a déclaré l'élu belge, selon un texte transmis par un de ses collaborateurs au Parlement européen.
"Je suis soulagé de pouvoir rejoindre ma famille. Cette période a été une réelle épreuve", a-t-il dit.