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Dans les vastes étendues du Sahara, une unité militaire peu ordinaire protège la Mauritanie des menaces djihadistes. À dos de dromadaire, les Méharistes allient traditions anciennes et technologies modernes pour surveiller la frontière avec le Mali.
Au cœur du désert mauritanien, un cortège de dromadaires fend le sable en silence. Mais derrière cette apparente tranquillité se cache une force aguerrie. Les Méharistes, soldats de la garde nationale mauritanienne, patrouillent le long de la frontière malienne, une zone sensible. Leur mission : assurer la sécurité et prévenir toute infiltration djihadiste.
On s’est dit que personne ne ferait la garde à notre place
"On a été confrontés à des attaques terroristes. On s’est dit que personne ne ferait la garde à notre place et qu’on ferait notre garde tous seuls. On a élaboré une stratégie, et elle a marché", explique le commandant Moulaye El-Béchir, à la tête de ces unités.
Et les résultats parlent d’eux-mêmes : aucune attaque n’a été recensée dans le pays depuis 2011.
Drones et dromadaires
Si leur monture évoque une autre époque, les Méharistes ne sont pas coupés du progrès. Leurs dromadaires sont aujourd’hui équipés d’écrans, et l’unité s’appuie sur l’usage de drones pour la reconnaissance et la surveillance du terrain.
"Les drones sont devenus indispensables parce que ça permet de surveiller et de faire des reconnaissances au niveau des proportions de terrain avant que les méharistes arrivent", précise Moulaye El-Béchir.
Un lien fort avec les populations nomades
La stratégie des Méharistes ne repose pas uniquement sur la force. Sur leur passage, ces soldats prennent soin de renforcer les liens entre l’État et les communautés nomades. Ils apportent aide et soutien aux populations isolées du désert.
"On fournit de l’eau, des médicaments… Les médecins et infirmières de la garde procèdent à des examens gratuits", détaille encore le commandant. Ce rôle humanitaire participe à stabiliser la région, en favorisant la confiance et la coopération entre civils et forces armées.
Un modèle qui inspire
Les Méharistes mauritaniens, dont les origines remontent à l’époque coloniale française, étaient en voie de disparition. En 2019, ils ne comptaient plus qu’une cinquantaine d’hommes. Mais grâce à un soutien financier de plusieurs millions d’euros de l’Union européenne, l’unité a été relancée. Elle regroupe aujourd’hui 150 soldats et 400 dromadaires.
