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Volodymyr Zelensky sera reçu jeudi par Joe Biden et Kamala Harris, au moment où la guerre en Ukraine s'invite à nouveau dans la campagne présidentielle américaine, avec de violentes critiques de Donald Trump contre le président ukrainien.
Le dirigeant verra dans l'après-midi le président américain mais aussi la vice-présidente, également candidate à la Maison Blanche, au lendemain de l'annonce par Washington de l'envoi de 375 millions de dollars d'aide militaire à l'Ukraine. Et les Etats-Unis ne s'arrêteront pas là.
Joe Biden, lors d'une brève entrevue avec Volodymyr Zelensky mercredi en marge de l'Assemblée générale des Nations unies à New York, lui a en effet promis d'augmenter le flux d'aide américaine pour "aider l'Ukraine à gagner".
Le président ukrainien exposera pour sa part à Washington son "plan de la victoire" visant à mettre fin à l'invasion russe lancée le 24 février 2022. Il s'agit, selon lui, de placer Kiev en position de force pour des négociations.
Au moment où Kiev veut convaincre les Occidentaux de la laisser utiliser des missiles de longue portée contre le territoire russe, le président Poutine a fait état mercredi d'une proposition de changement de la doctrine de recours à l'arme nucléaire par Moscou.
Il s'agirait de répondre à "l'agression de la Russie par un pays non nucléaire mais avec la participation ou le soutien d'un pays nucléaire", a lancé le président russe lors d'une réunion télévisée de son Conseil de sécurité.
- "signal spécifique" pour les Occidentaux-
Dans une nouvelle mise en garde russe jeudi, le Kremlin a souligné que ce changement de doctrine russe devait être considéré comme un "signal spécifique" pour les Occidentaux.
"C'est un signal qui met en garde ces pays contre les conséquences d'une participation à une attaque contre notre pays avec divers moyens, pas nécessairement nucléaires", a déclaré le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.
Dans ce bras de fer diplomatique, M. Zelensky a prévenu que les Ukrainiens n'accepteraient "jamais" un éventuel accord de paix avec Moscou qui leur soit "imposé" par les grandes puissances. "Il ne peut y avoir de paix juste sans l'Ukraine", a-t-il affirmé.
Mardi, devant le Conseil de sécurité, il avait exhorté à "contraindre" Moscou à faire la paix, provoquant une réplique cinglante du Kremlin: il est "impossible de forcer la Russie à la paix", selon Dmitri Peskov.
Moscou dont les troupes progressent ces derniers mois face aux forces de Kiev, a revendiqué jeudi la prise d'Oukraïnsk, une ville de la région de Donetsk dans l'est de l'Ukraine. La conquête du Donbass, bassin industriel ukrainien qui comprend la région de Donetsk, est la "priorité numéro un" du président Poutine.
- "Meilleur commercial" -
Volodymyr Zelensky sait bien que le soutien à son pays est en grande partie suspendu à l'issue de l'élection présidentielle américaine, le 5 novembre.
La course s'annonce extrêmement serrée entre Kamala Harris, qui a promis en cas de victoire de continuer à aider Kiev, et l'ancien président républicain Donald Trump.

Si Joe Biden a promis de présenter jeudi une "batterie de mesures destinées à accélérer le soutien aux forces armées ukrainiennes", son prédécesseur a fait une critique particulièrement acerbe ces derniers jours du président ukrainien.
"Nous continuons de donner des milliards de dollars à un homme qui refuse de conclure un accord, Zelensky", a dénoncé le candidat républicain mercredi lors d'un meeting de campagne.
"Chaque fois qu'il est venu dans notre pays, il est reparti avec 60 milliards de dollars, je pense que c'est le meilleur commercial de la planète", a ironisé l'ancien président en Caroline du Nord.
Une rencontre entre Donald Trump, très critique des montants déboursés par Washington pour Kiev, et le dirigeant ukrainien avait été évoquée.
- Congrès -
Mais cette entrevue risque de tomber à l'eau, selon la presse américaine.
Volodymyr Zelensky se rendra également au Capitole, pour des réunions avec plusieurs parlementaires de haut rang, notamment au Sénat.

Il n'échangera toutefois pas avec le chef républicain de la Chambre des représentants Mike Johnson.
Le ténor conservateur, soumis dans son hémicycle à de vives pressions d'élus proches de Donald Trump, a affirmé avoir un empêchement.
Il a au passage vivement critiqué la visite effectuée par Volodymyr Zelensky dans une usine d'armement en Pennsylvanie dimanche.
Cet Etat promet d'être l'un des plus disputés de l'élection présidentielle et Mike Johnson a accusé l'équipe du dirigeant ukrainien d'avoir, avec ce déplacement, organisé un "événement de campagne" en faveur des démocrates.
Il a exigé, pour ces raisons, que l'ambassadrice ukrainienne aux Etats-Unis soit limogée.












