Accueil Actu

Produire plus de blé pour réduire notre dépendance à l'Ukraine? Voici pourquoi ce n'est pas si simple

Pour réduire notre dépendance à l'Ukraine qui nous fournit du blé ou encore de l'huile de tournesol, faut-il repenser nos cultures en produisant notamment plus de blé ? Ce n'est pas aussi simple. Explications.

Pour contrer la hausse du prix du blé entraîné par le conflit ukrainien, pourquoi ne pas en cultiver plus chez nous ? Dans son exploitation, Wilhelm produit notamment des betteraves, du colza et du blé. Envisager de sacrifier une partie de ses autres productions ne lui apporterait pas de réels bénéfices.

"Un légume comme les haricots n'a pas besoin de beaucoup d'engrais azotés. Par contre, pour produire un beau blé avec un beau rendement et une bonne qualité, là on a besoin de plus d'engrais azotés", explique-t-il. La notion d'engrais azotés définit ceux qui dépendent du gaz, et donc de l'Ukraine. 

L'importance de respecter les rotations de culture

Deuxième obstacle: on ne peut pas décider du jour au lendemain de changer la production d'une terre de culture. Elles ont besoin de rotation, d'un renouvellement mais ce dernier ne doit pas être trop fréquent. "Pour garder nos sols dans un bon état, il faut qu'on respecte cette rotation", assure l'agriculteur.

L'accroissement de la production de blé belge serait surtout avantageux pour nourrir le bétail. Pourtant, pour ce qui a été semé en 2021, aucun agriculteur ne serait capable de détruire sa culture. "Dans les cultures de printemps, il y a le maïs. Mais le maïs est essentiellement pour l'alimentation des animaux. Or on sait qu'aujourd'hui, une des conséquences de la situation en Ukraine, c'est le renchérissement de l'alimentation animale donc ça serait aussi contre-productif", estime José Renard, secrétaire général de la Fédération Wallonne de l'Agriculture. Ce choix qui pourrait tout de même cheminer dans la tête des cultivateurs si le conflit perdure.

À lire aussi

Sélectionné pour vous