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« C’est inacceptable » : trois bourgmestres bruxellois dénoncent vivement la hausse des vols au-dessus de leur commune

Par RTL info avec Belga et Benoît Duthoo
Le survol de Bruxelles est de nouveau au cœur de l’actualité. Trois bourgmestres dénoncent la hausse des vols au-dessus de leur commune, à Molenbeek, Koekelberg et Schaerbeek. La faute à une piste d’atterrissage plus utilisée ces derniers temps, suite à des travaux à Brussels Airport. Ce devait pourtant être une mesure temporaire.

Les bourgmestres de Koekelberg, Molenbeek-Saint-Jean et Schaerbeek s’inquiètent de l’augmentation du survol aérien de leurs communes et soutiennent la mobilisation citoyenne contre l’usage intensif de la route d’atterrissage 07L au-dessus du nord de Bruxelles.

Ils dénoncent également l’attitude du ministre fédéral de la Mobilité, Jean-Luc Crucke (Les Engagés), qu’ils accusent de manquer de dialogue. Les bourgmestres regrettent également l’absence de réponse à une lettre adressée en octobre au ministre Crucke. Ils demandent l’arrêt de l’usage intensif de cette route et sollicitent le soutien de Bruxelles Environnement afin de faire respecter l’arrêté bruit.

Un survol jugé « inacceptable et insoutenable »

La bourgmestre de Koekelberg, Olivia P’Tito (PS) réclame du changement : « Le Ministre Crucke n’a pas répondu à notre appel pour pouvoir le rencontrer et en discuter à ce stade-ci. Et on le regrette très, très vivement. Parce qu’en effet des mesures ont été prises au niveau de l’aéroport pour pouvoir accueillir sur une piste particulière et donc sur une route 07L l’ensemble des atterrissages de manière intensive en survolant des zones densément peuplées. C’est inacceptable. »

À Schaerbeek, Audrey Henry (MR) regrette « l’absence de réponse et de transparence » du ministre. À Molenbeek-Saint-Jean, Amet Gjanaj (PS) juge le survol « inacceptable et insoutenable ».

Une mesure temporaire d’urgence

Une pétition lancée par les collectifs citoyens Stop Survol Bruxelles Nord – RNP 07L et Free Air Brussels North a déjà recueilli plus de 1.600 signatures en quelques jours. Elle demande la fin des survols répétés au-dessus de quartiers densément peuplés, une situation qui concerne environ 450.000 habitants.

Cet été, le ministre de la Mobilité avait annoncé l’utilisation de la route RNP 07 comme mesure temporaire d’urgence, en raison de travaux à l’aéroport de Bruxelles. Les trois bourgmestres ont toutefois constaté que cette route était à nouveau utilisée en octobre, alors que les travaux étaient terminés.

Depuis le début des vacances d’hiver, ils observent une aggravation de la situation. Selon les chiffres avancés, 1.217 atterrissages ont été enregistrés sur la piste 07L en décembre. Plus de 6.000 vols ont déjà survolé les zones les plus densément peuplées de Bruxelles cette année, ce qui en fait la seconde pire année en dix ans. Ces derniers jours, jusqu’à 98 % des atterrissages auraient emprunté cette route.

Des conditions météorologiques particulières

Le médiateur fédéral pour l’aéronautique, Philippe Touwaide, a répondu lundi aux critiques formulées par les édiles concernant l’usage intensif de cette piste. Selon lui, la situation est exclusivement liée à des conditions météorologiques particulières et ne résulte d’aucune décision politique nouvelle.

Depuis le 21 décembre, des vents soutenus provenant principalement du nord et de l’est ont rendu la piste principale inadaptée à certains atterrissages. Dans ce contexte, l’aviation impose d’utiliser des pistes permettant aux avions d’atterrir face au vent, pour des raisons de sécurité.

Selon Philippe Touwaide, tous les bourgmestres ont été informés deux fois par jour depuis le 21 décembre, y compris les week-ends et jours fériés. Il insiste sur le caractère temporaire et exceptionnel de la situation, dictée par la sécurité aérienne.

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