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"Des faits extrêmement violents": le détenu torturé par ses compagnons de cellule reste dans un état "précaire"

Le parquet d'Anvers a ouvert une enquête sur des faits de violence au sein d'une maison d'arrêt à Anvers. Un détenu a été brutalisé par des codétenus et, selon plusieurs médias, ses jours seraient en danger.

Son calvaire aurait duré 3 jours, relate Het Laatste Nieuws. Le quotidien flamand relate que l'individu a été, entre autre, battu, forcé à manger ses excréments et violé. Les détenus, qui partageaient la même cellule que la victime, ont été interpellés et auditionnés. Le labo et un médecin légiste ont été requis pour l'enquête. L'administration pénitentiaire confirme l'information, mais ne souhaite pas en dire davantage "dans l'intérêt de l'enquête".

"Hier, nous avons été informés de faits extrêmement violents qui se sont vraisemblablement déroulés dans une cellule, à l'intérieur de la prison d'Anvers. Nous avons directement pris en charge la victime. Elle a été transférée dans un état critique à l'hôpital. Entre-temps, grâce aux soins qui lui ont été administrés, l'homme est tiré d'affaire. Il sera même capable de faire une première déclaration, ce qui contribuera à l'enquête. Les 5 autres détenus ont été arrêtés pour être entendus et comprendre ce qu'il s'est passé", a déclaré Kristof Aerts, le porte-parole du parquet d'Anvers

Le front commun syndical a annoncé l'organisation d'une conférence de presse mercredi. "Hier (mardi, NDLR), nous avons été confrontés au sein de la prison d'Anvers à une situation qui dépasse l'entendement", ont indiqué les syndicats dans une première réaction, estimant qu'il s'agit d'une conséquence directe de la surpopulation et du sous-effectif dans la prison.

Le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt (Open Vld) a précisé mercredi que l'administration pénitentiaire a elle aussi entamé une enquête en interne, pour déterminer si toutes les procédures en vigueur ont bien été suivies. La cellule où ont eu lieu les tortures a été scellée. Les codétenus de la victime ont été placés dans des cellules de la police anversoise.

Le ministre pris à partie par l'opposition

L'opposition a pris à partie mercredi après-midi le ministre de la Justice Paul Van Tigchelt (Open Vld), lui reprochant des "mesurettes" (dans les mots du député PTB Nabil Boukili) face au problème criant de la surpopulation carcérale. "On vous avait prévenu!", ont accusé des députés de la commission Justice de la Chambre, depuis les rangs des Engagés, du VB, de la N-VA, de DéFI et du PTB. Le récent incident à la prison d'Anvers, dont un détenu a été hospitalisé mardi soir après avoir été torturé durant trois jours par ses compagnons de cellule, a donné une autre dimension aux critiques.

Ce détenu est actuellement "en situation précaire", a informé le ministre. Selon les dernières nouvelles, il y a surtout "un risque d'infection dû aux brûlures qu'il a subies".    Au rayon des mesures récemment décidées pour réduire la pression sur les prisons, en surpopulation criante, le ministre a rappelé le congé pénitentiaire allongé (un mois sur deux) qui s'applique à certains détenus. La mesure est entrée en vigueur il y a une semaine. "Ce lundi 11 mars, 167 détenus ont été placés sous cette forme de surveillance pénitentiaire", précise le ministre.    

Un gain de place bien maigre face à l'ampleur de la surpopulation, s'est empressée de souligner l'opposition. Le ministre ne s'est pas démonté pour autant. "Je suis le premier à admettre que malgré les places créées (1.200 depuis le début de cette législature, assure-t-il), la surpopulation est encore bien trop importante (...) Mais je n'ai pas de baguette magique".

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    Jean-Luc Rolland
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