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La disparition progressive des ALE aura un impact sur le prix des garderies : certaines familles sont passées de 160 à 1.200€ par an

Par RTL info avec Justine Roldan Perez et Amélie Bailly
À partir de janvier, les garderies du pays s’apprêtent à traverser ce que beaucoup qualifient déjà de véritable séisme. La disparition progressive des ALE (Agences Locales pour l’Emploi), la fin de la gratuité et d’autres changements majeurs annoncent une période délicate.

À Châtelet, une inquiétude palpable règne dans les rues à la sortie des écoles. Parents et grands-parents expriment leur angoisse face à l’avenir du secteur extrascolaire. « Bien sûr que moi j’ai peur pour mon petit-fils. », explique cette grand-mère. Avec la disparition prochaine des allocations de chômage pour de nombreux accompagnants scolaires, les répercussions sur la sécurité et les services aux enfants sont redoutées.

La décision de supprimer les allocations de chômage aux travailleurs sous système ALE touche durement les acteurs de terrain. Annick Debaise, accompagnante scolaire depuis trois ans, décrit sa situation. « On nous dit que vous pouvez continuer, mais sans allocation de chômage. Donc avec toujours un maximum de 70 heures, ce qui fait 280 euros par mois. Mais qui va continuer pour 280 euros par mois ? C’est impossible. »

Les communes, déjà sous pression financière, peinent à répondre à cette problématique. « Effectivement, c’est une problématique pour la sécurité des enfants, et les personnes bienveillantes qui ont envie de travailler. », détaille Sarès Lambot, échevine de l’enseignement (PS).

1.500 postes menacés

Selon Actiris, 1.500 des 2.200 postes sous statut ALE pourraient disparaître. Cela crée des situations délicates pour les familles. À Auderghem, dans une école, le coût de l’accueil extrascolaire est passé de 160 euros par an à 1.200 pour certaines familles. Cette hausse oblige certains à renoncer aux services scolaires essentiels, comme Éric. « Il était très content d’être à la garderie parce qu’il pouvait jouer au football. Et maintenant, il joue au football mais sur son téléphone, à la maison. Il doit rentrer seul également parce qu’on travaille », déplore-t-il.

Autre risque, l’augmentation du coût de l’école. « Le risque important pour les familles, c’est que le coût de l’école qui est déjà très important. Donc c’est deux familles sur trois aujourd’hui qui sont en difficulté financière du fait de l’accumulation de tous les coûts scolaires. Le risque, c’est que l’école devienne plus chère pour beaucoup de familles avec parfois aussi moins de services qui sont organisés. », dévoile Merlin Gevers, chargé d’études à la Ligue des Familles.

Un plan Oxygène menaçant

À Charleroi, les garderies, jusqu’ici gratuites, deviendront payantes en raison du plan Oxygène. « Cette convention oxygène, elle reprend des mesures très précises et notamment le fait d’interdire toute forme de gratuité. Ce qui a un impact évidemment très très négatif pour les familles d’une manière générale. », révèle Julie Patte, échevine de l’enseignement à Charleroi.

Face à ces difficultés, les communes tentent d’agir. Ainsi, à Charleroi, la ville a débloqué une aide de 100 euros par enfant domicilié sur le territoire. Une initiative qui soulage certains foyers mais reste insuffisante pour couvrir les frais croissants liés à l’éducation.

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