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Hier soir, le Pape a rencontré quinze victimes de violences sexuelles commises au sein de l'Église. Ces dernières ont pu faire part de leurs vécus et de leurs questionnements au chef de l'Église catholique.
Le pape, quinze victimes, deux psychologues et deux traducteurs étaient présents lors de cette rencontre exceptionnelle qui s'est déroulée hier soir, à la nonciature apostolique de Bruxelles. Lors de cette entrevue qui a duré plus de deux heures, Jean-Marc Turne (78 ans) et Anne-Sophie Cardinal (44 ans), victimes de violences sexuelles au sein de l'Église, ont pu directement interpeller le Pape concernant ces scandales.
Je suis convaincu qu'on n'a pas eu de réponse
"Il ne se passera rien, je suis convaincu qu'on n'a pas eu de réponse. La seule chose que je peux dire, c'est que comme homme, il était certainement très ému parce qu'écouter quinze personnes qui ont des trucs à lui dire... Il faut être endurant", témoigne Jean-Marc. "Je lui ai posé la question de la responsabilité de l'Église et il m'a répondu : "c'est qui l'Église ?". Il a tourné autour du pot en disant, mais ce n'est pas le pape, ce ne sont pas les évêques, c'est tout le monde, c'est toi aussi. Et lui, rien. Il ne se sent en rien responsable, de tout, de rien".
J'ai l'impression que si on n'a pas quelque chose à la messe, ça va être assez désespérant
"Il demande pardon, il dit qu'il a honte et que ça lui fait mal au cœur. Bon ! Ça nous fait une belle jambe. Il a dit une chose très importante par rapport aux prescriptions. Il a dit que lorsque des faits étaient prescrits par la justice des hommes, au sein du Vatican, lui défait la prescription. Il prend la décision et le prêtre en question ou l'évêque est rayé de l'Église. Donc lui ne supporte pas l'idée de la prescription".
"J'ai l'impression que si on n'a pas quelque chose à la messe, ça va être assez désespérant pour tout le monde, mais peut-être particulièrement pour quelques personnes qui étaient là et qui, vraiment, mettent tout leur espoir dans cette personne", souligne ce dernier.
Indemnisation des victimes
Une demande de revalorisation de l'indemnisation des victimes a été demandée "On n'a pas parlé de montant en tant que tel, mais on est bien au clair sur le fait, et lui aussi est bien au clair sur le fait, que ce qui est réalisé et obtenu pour le moment est totalement insuffisant", affirme Anne-Sophie Cardinal.
"Moi j'attends une intervention pour la messe dimanche, une prise de parole forte devant les fidèles, devant le monde, qu'il puisse véritablement impacter aussi l'opinion publique par rapport à tout ce qui s'est passé. Je crois qu'il en est tout à fait capable, je pense qu'il prendra les devants", espère-t-elle.















