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Face à l’inflation, certains se sont mis à acheter des invendus pour payer moins cher. Des produits auparavant jetés par les industriels, mais aujourd’hui proposés à prix cassés par des entreprises spécialisées. La recette semble fonctionner.
Juliet vit en colocation et fait attention. Elle ne veut rien gaspiller. Quand elle fait les courses, c’est en petite quantité. Et quand elle n’a plus grand chose dans son frigo, Juliet a un bon plan pour faire des économies: elle achète des invendus sur internet. Plusieurs plateformes existent pour ce type d'achat, mais le plus connu, c'est Too Good to go. "Je pense qu'on peut diviser le prix initial par trois. Les portions que j'achète, en général, coûtent environ 15€ et j'en ai pour 5€", montre la jeune femme sur son smartphone. "C'est hyper chouette d'avoir les restes d'un traiteur italien, comme une grosse part de lasagnes fraîches du jour pour trois fois moins cher", poursuit Juliet. "Ce sont des choses que l'on ne se permettrait pas trop d'acheter sans ça."
Sur la plateforme dédiée, on trouve de tout: des plats, oui, mais aussi des produits du quotidien à prix cassés, dont les industriels se débarrassent. "Mon optique c'est vraiment de sauver des produits qui sont encore bons pendant la journée mais qui ne sont plus OK demain, sans qu'ils ne soient jetés."
"La demande fluctue"
Il existe des entrepôts qui gardent les stocks excédentaires produits par les industriels; on y trouve tout types de denrées. "Certains produits n'auraient pas pu être vendus de manière traditionnelle par les supermarchés", affirme Julie De Vos, responsable logistique chez Too Good to go. "La demande fluctue, les gens achètent parfois moins et on se retrouve avec des stocks."
Surproduction, problème d’étiquetage, ou date de péremption trop proche: les fabricants ne peuvent plus vendre ce type de produits aux supermarchés. Au lieu de les jeter, ils font donc appel à "Too Good to go", qui les rachète moins cher et les revend ensuite. "Ça leur permet de réduire le gaspillage tout en valorisant les produits, et en gagnant quand même un revenu", démontre Julie De Vos. L’entreprise peut donc proposer au consommateur des promotions sur toute un gramme de produits.
Grâce à un contrôle de qualité, la société a déjà pu sauver plus d'un million et demi de produits.
Tout le monde gagnant
Certains produits, même s'ils sont demandés, ne peuvent être vendus. C'est le cas d'une boisson à base de gingembre nommée Gimber, dont le fabricant vend un million et demi-bouteilles chaque année. Certaines bouteilles de Gimber étaient destinées aux grandes surfaces et magasins bio… Mais ne sont pas aux normes.
Les bouteilles rencontrent effectivement un problème d’impression d’étiquette. "C'est exactement le même produit, c'est juste que là visuellement, ce n'est pas bon pour le marché classique, donc on fait appel à ce genre d'entreprise", explique Emmanuelle Hens, responsable du développement commercial de Gimber. La marque va donc éviter de payer les frais de destruction de sa boisson et privilégier de le revendre moins cher à Too Good to Go. "En fait, nous, tout ce qu'on essaie, c'est de rester dans nos coûts de production. Le but c'est vraiment d'éviter de perdre."
Au tota,18 % du gaspillage se produit lors de la chaîne d'approvisionnement des produits alimentaires .