Accueil Actu

Vodafone investit des milliards pour affronter Deutsche Telekom en Allemagne

Vodafone va débourser 18,4 milliards d'euros pour acquérir des actifs en Europe de l'américain Liberty Global, notamment en Allemagne où le géant britannique de la télécommunication compte se mesurer à Deutsche Telekom.

Le groupe a annoncé mercredi une transaction géante comprenant un versement de 10,8 milliards d'euros en numéraire et 7,6 milliards d'euros de reprise de dette de Liberty Global, le groupe du magnat américain John Malone.

Cette acquisition multiple comprend notamment le deuxième câblo-opérateur en Allemagne, Unitymedia, mais aussi d'autres actifs dans la connection fixe en République tchèque, Hongrie et Roumanie.

Vodafone est déjà le deuxième opérateur mondial de téléphonie fixe derrière China Mobile, avec 529 millions de clients dans le monde entier. Mais le groupe est un peu moins massif dans la connexion câblée, dont il deviendra le premier opérateur européen, assure-t-il, avec 54 millions de foyers connectés une fois la transaction bouclée.

L'absorption de Unitymedia va notamment lui permettre de "créer un challenger national à l'opérateur historique en Allemagne", Deutsche Telekom, où Vodafone va combiner ses activités existantes dans l'internet fixe et le mobile avec celles d'Unitymedia.

Unitymedia connecte 13 millions de foyers au câble, au satellite et à internet, avec une présence dans 12 des 20 principales villes du pays. Vodafone insiste sur le fait que son activité est très complémentaire avec celle de sa cible, les deux groupes n'étant pas présents dans les mêmes zones géographiques. Avec ce renfort, Vodafone estime pouvoir connecter 25 millions de foyers allemands d'ici à 2022.

Dans les trois autres pays concernés par l'accord dévoilé mercredi, République tchèque, Hongrie et Roumanie, Vodafone ne dispose pas jusqu'à présent d'activité câblée significative, ce qui changera avec son acquisition des activités d'internet fixe et d'opérateur de télévision de Liberty Global dans ces contrées.

Pour ces raisons, le groupe britannique se montre confiant dans le fait que cette transaction sera validée par la Commission européenne qui aura droit de regard sur le respect des règles de concurrence. L'accord n'est en revanche pas sujet au feu vert des actionnaires de Vodafone ni de Liberty Global.

Les deux partenaires espèrent boucler l'ensemble de cette acquisition multiple vers le milieu de l'année 2019.

- Ambitions britanniques de Liberty ? -

Dans un communiqué distinct, Liberty Global a souligné que les quatre activités cédées représentaient en cumulé l'équivalent de 28% du flux de trésorerie du groupe en 2017. Cette vente accomplie, le groupe américain conservera une présence au Royaume-Uni, en Irlande, en Belgique, en Suisse, en Pologne et en Slovaquie, alimentant 24 millions de foyers au total.

En Europe, Liberty Global possède en outre 50% de VodafoneZiggo aux Pays-Bas, le deuxième opérateur néerlandais d'internet fixe et de téléphonie mobile dont les 50% restant appartiennent à son partenaire Vodafone.

"Au vu du temps entre la signature et la concrétisation de la transaction, nous déterminerons plus tard l'usage des recettes de cette vente, même si nous prévoyons qu'elles nous fourniront de la flexibilité pour optimiser notre croissance et la rétribution des actionnaires", a souligné le groupe basé dans le Colorado (centre-ouest des Etats-Unis) mais dont l'essentiel des activités est en Europe.

Les observateurs s'interrogeaient mercredi matin sur la destination des fonds de cette cagnotte, certains regardant particulièrement vers le Royaume-Uni où Liberty Global est entré dans la cour des grands en achetant Virgin Media en 2013 pour 23 milliards de dollars.

"Les rumeurs persistantes d'une offre sur le groupe de télévision ITV pourraient se matérialiser, bien que Liberty Global pourrait aussi être intéressé par O2", a expliqué Neil Wilson de Markets.com. L'opérateur mobile O2 appartient à l'espagnol Telefonica, mais ce dernier a par le passé cherché à le céder.

L'action Vodafone grimpait de 1,23% à 210,10 pence à 09H35 GMT à la Bourse de Londres, tandis que le titre Deutsche Telekom cédait dans le même temps 1,38% à 14,31 euros à la Bourse de Francfort.

À lire aussi

Sélectionné pour vous