Partager:
Gokhan en a marre de la qualité des sacs-poubelles qu'il estime être médiocre. Encore récemment, un de ses sacs s'est cassé pendant qu'un ouvrier le ramassait. Pourquoi donc ces sacs semblent-ils de mauvaise qualité, comment sont-ils fabriqués et contrôlés ? Notre équipe a mené l'enquête.
Le souci que rencontre Gokhan est bien connu des ménages belges : la solidité parfois très approximative des sacs-poubelles.
Encore récemment, un de ses sacs s'est cassé lorsqu'un éboueur s'en est saisi. "Nous, on fait notre travail, on paie des sacs 10 euros le rouleau. On aimerait qu'une fois que l'on a posé notre sac, le reste du travail soit fait."
Cet habitant de Colfontaine critique la qualité des sacs-poubelles et le prouve grâce à la caméra de surveillance qu'il a installée devant chez lui. On y voit un ouvrier prendre un sac qui se casse sur la route. "Il regarde, il prend le sac et retourne vers son camion alors que les déchets restent là", critique Gokhan.
Des sacs ont été renforcés
L'ouvrier n'aurait pas dû agir de la sorte et prendre le soin d'emporter les déchets tombés au sol, mais le problème aurait pu être évité à la base si les sacs avaient été plus résistants.
"On a plus souvent des sacs qui cassent malgré qu'ils ne sont pas spécialement lourds", dénonce notre alerteur. "Ils sont juste remplis normalement. Déjà, on voit notre main à travers. Et les liaisons se détendent très facilement. Ce n'est pas un sac qui est très solide."
L'intercommunale Hygea, qui est responsable de la collecte des déchets dans la région de Gokhan, reconnait que les sacs ne sont pas assez solides. En conséquence de quoi une nouvelle production a été lancée avec une épaisseur renforcée. "Nous sommes passés de 35 microns à 50 microns, qui était l'épaisseur du sac blanc pour les ordures ménagères auparavant", explique Alison Destrebecq, la porte-parole d'Hygea. "Nous produisons 10 millions de sacs par an, toute matière confondue, ce n'est pas impossible qu'il y ait une erreur dans la chaîne de tri au niveau du marquage ou des soudures."
Il y a plus de risques de mauvaise qualité
De manière générale, les sacs de toutes les communes sont soumis à des tests de qualité. Ils sont notamment réalisés à l'Institut belge de l'emballage. Là, on vérifie la taille, l'opacité, l'étanchéité ou l'épaisseur des sacs-poubelles.
Pour les experts qui y travaillent, la tendance de ces dernières années est claire : "Oui, les sacs deviennent de plus en plus fins".
"C'est évidemment une réduction de coûts pour tout ce qui est production", détaille Ann Delmotte, la directrice de l'institut belge de l'emballage. Les sacs sont plus fins, mais également plus écologiques. "C'est un défi supplémentaire pour les producteurs. Ils veulent mettre beaucoup de recyclé et il faut trouver la balance entre une bonne qualité et le pourcentage de recyclé dans le sac", ajoute-t-elle.
"Évidemment, quand on recherche les limites, il y a plus de risques de mauvaise qualité", conclut Ann Delmotte.