Accueil Info

Un Néo-Zélandais sur trois placé dans une institution de soins a été victime de violence

Près d'un tiers des Néo-Zélandais pris en charge par des institutions religieuses et gouvernementales ont été victimes de violences physiques, psychologiques ou sexuelles au cours des dernières décennies, selon le rapport final d'une commission d'enquête publié mercredi.

Cette commission a travaillé pendant six ans sur ce rapport de près de 3.000 pages. Elle estime que 200.000 des 655.000 patients placés dans diverses institutions de soins néo-zélandaises ont été négligés, voire maltraités.

Les abus signalés concernaient notamment le refus de satisfaire des besoins fondamentaux, par exemple liés à l'alimentation, l'habillement ou les soins médicaux. Des maltraitances sous forme d'intimidation, de langage abusif, d'atteinte à l'intimité, de travail forcé, d'isolement, ou d'abus physiques ont également été relevées.

La violence sexuelle était par ailleurs "omniprésente" dans ces institutions, selon le rapport. "De nombreuses victimes étaient agressées sexuellement, violées et contraintes à des actes sexuels", indique la commission.

Les Maoris étaient particulièrement visés par ces maltraitances, en raison de leur appartenance ethnique, poursuit le rapport. Ils étaient confrontés au racisme et se voyaient notamment refuser l'accès à leur langue, à leur culture et à leurs traditions, "parfois par la force".

Les personnes handicapées ou souffrant de problèmes de santé mentale étaient, elles aussi, victimes d'"abus ciblés et d'insultes dégradantes", regrette la commission d'enquête. "La dignité et l'autonomie leur étaient souvent retirées. Elles étaient laissées seules et ignorées, sans incitation à grandir ou à développer leurs talents et intérêts individuels." Les personnes aveugles et sourdes n'avaient, par exemple, pas la possibilité d'apprendre le braille ou la langue des signes.

La commission d'enquête demande dès lors au gouvernement néo-zélandais et aux chefs religieux de présenter des excuses publiques. Elle demande également à la police néo-zélandaise de mettre en place une unité spéciale chargée de retrouver et de poursuivre les auteurs et les responsables de ces actes.

À lire aussi

Sélectionné pour vous