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La vente de farine et d'huile limitée dans des supermarchés pour éviter une rupture de stock: faut-il s'en inquiéter?

En raison du conflit en Ukraine, trois enseignes de grands magasins en Belgique ont décidé de limiter la vente de farine et d'huile par personne. Elles veulent éviter une rupture de stock et pouvoir approvisionner tous leurs clients. Quelques rayons sont dès lors peu fournis. Mais les consommateurs sont moins inquiets qu'en pleine pandémie.

Ce mardi matin, dans un supermarché de la capitale, les rayons de farine sont à moitié remplis. Il en est de même pour les huiles de tournesol. Un panneau indique aux consommateurs de limiter lors achats. Désormais ces produits sont rationnés chez Aldi, Colruyt et Carrefour. Il s’agit d’une mesure préventive selon ces enseignes.

"De cette façon, il y aura assez de produits en rayon pour tout le monde et notre personnel continuera bine sûr à réapprovisionner le stock. Nous remercions nos clients pour leur compréhension", a indiqué le groupe Colruyt.

Je n’ai pris aucune précaution par rapport à la guerre en Ukraine

Les consommateurs sont-ils si inquiets d’une pénurie à cause de la guerre en Ukraine ? Pour l’instant, pas vraiment. "J’ai fait mes courses normalement, je ne fais pas de provisions comme il y a deux ans", témoigne une dame. "Moi je fais mon pain moi-même, j’utilise de la farine régulièrement mais je n’ai pris aucune précaution par rapport à la guerre en Ukraine", confie un autre client. "C’est idiot puisqu’il y a assez de réserves. Il n’y a pas de problème, tout est là", estime encore un monsieur plus âgé.

Cela risque justement d’enclencher une peur encore plus importante

La grande distribution fonctionne à flux tendu et veut éviter des ruptures d’approvisionnement. Ce qui explique cette gestion des stocks. Une stratégie qui peut être contreproductive. "Trois distributeurs aujourd’hui limitent les achats de certains produits mais c’est vrai que c’est un signal très atypique et très spécial à faire passer aux consommateurs. Cela risque justement d’enclencher une peur encore plus importante et d’exacerber ces peurs alimentaires qu’on lit partout et qui vont certainement nous tomber dessus dans les mois à venir mais qui est plutôt une transition alimentaire plus qu’une crise limitée dans le temps", indique Pierre-Alexandre Billiet, spécialiste de la consommation alimentaire et professeur à Solvay-ULB.

On s’attend pour la fin de l’année à une augmentation des prix entre 15 à 20%

L’augmentation des prix est un phénomène qui s’inscrit sur le long terme. "On s’attend pour la fin de l’année à une augmentation des prix entre 15 à 20%, dépendant des promotions, des offres qui seront faites et justement de la flexibilité qu’auront les distributeurs. Mais il y a une hausse des prix qui est indéniable vu la rareté de certaines matières premières, vu l’augmentation des prix énergétiques", prévoit le professeur.

Selon ce spécialiste, les consommateurs vont devoir s’adapter et changer leurs habitudes.

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