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L'immersion à l'école est-elle efficace? Pour la première fois, des chercheurs ont étudié la question

Des chercheurs de l'UCL et de l'UNamur ont analysé pendant deux ans l'impact de l'apprentissage des langues (anglais et néerlandais) sur les élèves. 22 écoles ont participé, soit plus de 900 élèves de la 5e primaire à la 6e secondaire.

L'immersion à l'école est très prisée, les listes d'attente qui proposent un enseignement en néerlandais ou en anglais sont longues. Mais cette méthode d'enseignement est-elle réellement efficace? Pour la première fois, des chercheurs ont comparé les progrès réalisés par les élèves des écoles en immersion à ceux des élèves scolarisés dans l'enseignement traditionnel francophone.

Les résultats de cette étude montrent qu'il ne faut pas surestimer les effets de l'immersion. On peut obtenir un niveau de langue similaire via l'enseignement traditionnel, si l'élève est motivé.


Un meilleur vocabulaire, plus riche et varié

Néanmoins les avantages de l'immersion sont là. Selon les cas étudiés en secondaire uniquement, l'immersion permet d'avoir un meilleur vocabulaire dans la langue étrangère. Il est plus large et plus varié. Les élèves ont aussi une meilleure capacité à rédiger des textes et font moins d'erreur de grammaire, mais ne sont pas bilingues pour autant. Garance, la maman d'un élève de l'école Sant-Auguste de Genval confirme. "Mon fils est très à l'aise avec la langue, il sait s'exprimer, dit-elle au micro de RTL INFO. Par contre, il n'est pas bilingue, ce n'est pas fluide".

 
Pas d'impact négatif sur le français

Contrairement à ce que craignent parfois les parents, l'immersion n'a pas d'impact négatif sur la maîtrise du français (dans le cas d'une famille francophone dont l'enfant suivrait les cours dans une autre langue). Les "immergés" ont parfois de meilleures notes en vocabulaire, lecture et orthographe. Etienne Balthazar, directeur de l'établissement Saint-Auguste: "75% du temps en néerlandais jusqu'en deuxième primaire, puis en troisième et quatrième on est à 50/50, puis en cinquième et sixième 75% de français, 25% de néerlandais. Ca fait environ 50/50 sur sept ans, mais il y a plus de néerlandais au début parce que l'immersion est écrite. C'est-à-dire qu'ils apprennent d'abord à écrire en néerlandais et le français suit".


"La dynamique" de l'immersion : une piste à creuser dans l'enseignement traditionnel

"Il n'y a pas d'effets négatifs pour la connaissance du français, confirme Philippe Hiligsmann, chercheur à l'UCLouvain et co-auteur de l'étude. Tous les élèves, quand ils arrivent en fin de primaire ou en fin de secondaire, atteignent un niveau équivalent, voire meilleur dans certaines matières en français."

Pour ce chercheur, le bilan de l'enseignement en immersion peut devenir un modèle sur certains aspects.

"La dynamique qui est engendrée par l'immersion, si elle était transposée dans d'autres situations d'enseignement, permettrait probablement de pouvoir améliorer l'enseignement des langues aussi dans l'enseignement traditionnel."

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