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Les enfants présentant des troubles d'apprentissage pas assez intégrés dans l'enseignement ordinaire: "La différence fait peur"

Le nombre d’élèves dans l’enseignement spécialisé augmente. Le taux de croissance en dix ans est de 28% en maternel, 13% en primaire et 20% en secondaire. Le budget de l'enseignement spécialisé augmente aussi chaque année. En 2018, il atteint 624 millions d'euros.

Au total, il y a actuellement 36.883 élèves dans l’enseignement spécialisé. Parmi eux, 5.000 sont intégrés dans l’enseignement ordinaire.
Or l’objectif du gouvernement de la fédération Wallonie-Bruxelles est de diminuer le nombre d’élèves dans l’enseignement spécialisé et d’en accueillir davantage dans l’ordinaire. Pour ce faire, plusieurs mesures sont prises. 

Le décret "Aménagements raisonnables" (entré en vigueur depuis la rentrée) concerne ceux qui ont un diagnostic de troubles avérés d’apprentissage. Des fiches outils et des port-folio existent qui accompagnent l’élève à besoins spécifiques. Les formations des enseignants viennent à peine de commencer.


"La différence fait peur"

13 classes à visée inclusive ont été créées. Le principe est d'intégrer une classe d'enseignement spécialisé dans une école ordinaire. "Le rôle d'un enseignant est d'enseigner à des enfants qui ont des difficultés d'apprentissage. Ce n'est pas enseigner à des enfants qui n'en n'ont pas. Il y a des pratiques pédagogiques adaptées, il faut les connaître. Et il y a surtout la volonté de ne pas exclure des enfants qui ont ces difficultés d'apprentissage", indique Jean-Pierre Coenen, président de la ligue des droits de l’enfant. Selon lui, les réticences ou des refus sont dus à un manque de volonté d'inclusion. "La différence fait peur", indique-t-il.


Le coût d’un élève dans l'enseignement spécialisé est d’environ 14.500 euros par an

Les élèves qui pourraient être orientés vers l'ordinaire plutôt que le spécialisé sont des enfants atteints d'arriérations mentales légères, de troubles du comportement, et ceux qui souffrent de troubles de l'apprentissage tels que la dyslexie ou la dyscalculie. Le coût d’un élève dans le spécialisé est d’environ 14.500 euros par an, alors que le coût d’un enfant dans l’enseignement ordinaire est de 3.500 euros / an.

A l'Athénée Royal de Waimes, les professeurs ont adapté leur pédagogie. "On leur laisse plus de temps et on autorise à ce qu'ils prennent des photos du tableau pour qu'ils puissent recopier. Les parents reçoivent une version corriger du chapitre pour remettre en ordre", explique Evelyne Joris, professeur d'histoire. 

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