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Émeutes après la mort d'Adama Traoré: la cour se retire pour délibérer

La cour d'assises du Val-d'Oise s'est retirée jeudi pour délibérer au procès des émeutes consécutives à la mort d'Adama Traoré en juillet 2016, avec son frère Bagui en principal accusé et pour lequel un acquittement a été requis.

Cinq personnes sont jugées depuis le 21 juin à Pontoise pour des tirs d'armes à feu sur les forces de l'ordre à Persan et Beaumont-sur-Oise au cours des nuits de violences urbaines particulièrement intenses qui ont suivi le décès du jeune homme noir de 24 ans le 19 juillet 2016, peu après son interpellation par les gendarmes.

En raison de la complexité de ce dossier aux 13.000 pièces cotées, quelque 90 parties civiles et 1.700 questions auxquelles doit répondre le jury présidé par l'ancien juge antiterroriste Marc Trévidic, le verdict ne sera pas connu avant vendredi.

Après deux semaines et demie de débats denses, parfois électriques, un coup de tonnerre a retenti mardi à l'audience: les avocats généraux ont requis l'acquittement de Bagui Traoré. Ils estiment que les éléments matériels manquent pour prouver qu'il faisait partie des tireurs ou leur a donné des ordres.

Après ces réquisitions, le jeune homme de 29 ans, chemise blanche boutonnée jusqu'au col, qui clame son innocence depuis le début et comparaît détenu, s'est dit "content" mais "un petit peu amer", dans ses derniers mots à la cour jeudi matin.

Le ministère public a en revanche requis jusqu'à douze ans de réclusion criminelle contre trois hommes, auteurs présumés de tirs sur les forces de l'ordre. À l'encontre de la compagne d'alors de Bagui Traoré, il a aussi demandé trois mois de prison ferme pour subornation de témoin.

Aux débuts du procès, quelques-uns des dizaines de gendarmes et policiers parties civiles ont défilé à la barre pour raconter le chaos et la tension extrême de ces nuits d'émeutes, où leur hiérarchie a refusé l'utilisation d'armes létales pour riposter aux tirs en dépit du danger.

Dans ses plaidoiries mercredi, la défense de Bagui Traoré a pour sa part fustigé un "naufrage" de l'institution judiciaire et accusé les enquêteurs de l'avoir ciblé pour "faire diversion" à la mort de son frère Adama. Un drame toujours en cours d'instruction dont l'ombre a hanté tout le procès.

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