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La Grand-Place de Bruxelles est passée au "scanner" jusqu'à samedi: mais pourquoi faire?

Des chercheurs du CReA-Patrimoine de l'Université libre de Bruxelles (ULB) sondent la Grand-place de Bruxelles et ses alentours avec différents types d'ondes, depuis lundi, afin de découvrir les constructions plus anciennes qui habitaient le lieu. Cette collecte de données continuera jusque samedi inclus. C'est la première fois que cette technique est utilisée dans l'étude archéologique d'une capitale européenne.

L'étude concerne le sous-sol de la Grand-Place, le porche d'entrée et la cour de l'Hôtel de Ville et les rues avoisinantes de la Colline, Charles Buls, de la Tête d'Or, au Beurre, Chair et Pain et des Chapeliers. Ce projet bénéficie du soutien du Fonds Jean-Jacques Comhaire géré par la Fondation Roi Baudouin.

Les chercheurs travaillent avec deux équipes françaises de l'Université Paris VI et du laboratoire d'archéologie de l'Ecole Normale supérieure de Paris. Ils mêlent différentes techniques non-invasives, le radar-sol (ondes électromagnétiques), la prospection électrostatique et des ondes sonores. "Des radars sont dirigés vers le sol et 32 antennes vont capter à 32 hauteurs différentes les signaux de retour. S'ils reviennent vite, c'est qu'ils ont rencontré quelque chose de dur", explique François Blary, professeur de l'ULB et co-directeur du CReA-Patrimoine. Après traitement des données, les chercheurs vont être en mesure de réaliser en septembre une cartographie tridimensionnelle des vestiges dissimulés dans le sous-sol, sous les pavés.


Avant 1695, l'histoire reste à formuler

"En 1695, la place a été bombardée par les Français et 70% de la surface bâtie avait alors été touchée", continue François Blary. "Après 1695, la place a été reformulée à peu près comme nous la connaissons actuellement. Par contre, avant 1695, l'histoire reste à formuler. On a des textes qui mentionnent des bâtiments, mais dont on ne peut pas préciser l'emplacement. La topographie que nous réalisons va nous permettre de cartographier le lieu. D'après les premiers constats, des éléments pourraient correspondre à d'anciennes maisons qui ont été détruites pour l'édification de l'hôtel de Ville. On espère retrouver l'emplacement d'une fontaine magnifique, octogonale, dont l'emplacement a été changé deux fois de suite".

"D'habitude, on travaille au milieu d'un champ tranquillement. Ici, on va devoir le faire en prenant en compte la population, les touristes et les différentes activités qui se passent sur la Grand-Place", confie Benjamin Van Nieuwenhove, archéologue et chercheur à l'ULB.

Cette étude est complémentaire aux recherches déjà menées par l'ULB aux alentours de la Grand-Place, à savoir l'étude des caves des bâtiments et des fouilles physiques sur le terrain. Cette campagne s'inscrit également dans le cadre de la prospection archéologique urbaine (Brussel Archaeological Survey - BAS), lancée en janvier 2017 à travers un partenariat entre l'ULB, la Direction des Monuments et des sites de la Région et la Ville.

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